Une nouvelle étude de l’Insee a passé au crible quatre enquêtes menées depuis 1974 sur la façon dont nous faisons nos courses. Résultat : nos habitudes ont considérablement changé, même si nous consacrons toujours 2h30 hebdomadaire à arpenter les rayons des supermarchés.
Via une nouvelle étude, l’Insee a cherché à savoir si nos habitudes de consommation avaient changé en l’espace de 40 ans. Après avoir passé en revue quatre enquêtes réalisées depuis 1974, l’institut national de la statistique et des études économiques a sans surprise observé de nombreux changements. Mais pas forcément ceux auxquels on aurait pu s’attendre.
2h41 minutes par semaine
D’abord, le temps que nous passons aux courses est identique depuis 1974 : c’est 2 heures et 41 minutes par semaine, autrement dit 23 minutes au quotidien en moyenne. Sur l’ensemble des tâches domestiques, cela représente 11 % du temps total consacré. En outre, les hommes sont de plus en plus présents dans les rayons, sans pour autant rattraper totalement les femmes. Ces derniers ont ainsi augmenté le temps consacré à cette tâche de 21 minutes tandis que les femmes l’ont réduit de 28.
La marche à pied supplantée par la voiture
Tandis que la marche était de rigueur pour 53 % des Français en 1974 pour les courses, c’est sans réelle surprise la voiture qui est depuis passée devant. 65 % de l’ensemble de la durée consacrée aux trajets dans le cadre des courses se fait ainsi en voiture.
À noter que les plages horaires pour faire ses courses ont elles aussi évolué. Si les moments phares se concentraient pour beaucoup sur le samedi matin, les comportements sont dorénavant variables – du fait notamment de l’allongement des journées de travail. Attention toutefois : il ne faut pas comprendre par-là que les commerces sont vides les mercredis et samedis matin – loin s’en faut.
Alors que les courses n’étaient considérées comme une corvée que par 10 % de la population en 1986, nous sommes désormais 20 % à les percevoir ainsi. Toutefois, les perceptions changent d’un profil à l’autre : retraités, célibataires et couple sans enfant et chômeurs les voient par exemple comme un facteur de sociabilité. Alors que les parents et les femmes sont plus nombreux à ne pas les apprécier.
Les courses sur internet n’attirent pas les foules
D’autre part, l’Insee montre que les courses sur le web rencontrent un succès mitigé, bien que les jeunes y soient plus enclins. Les consommateurs n’étaient en 2010 que 2 % à indiquer avoir réalisé des achats alimentaires sur internet au cours des trois derniers mois – ceux-là même considérant les courses comme une corvée.
À noter que l’Insee a questionné 40 000 personnes réparties sur quatre études réalisées en 1974, 1986, 1998 et 2010 pour obtenir ces résultats.