Grande figure de la littérature française, Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil a servi de pilier au féminisme et à la défense des droits des femmes à travers ses écrits. Alors, pourquoi ce nom est-il aussi peu familier ? Tout simplement parce que la grande écrivaine, journaliste et romancière française est mieux connue sous son nom de plume : George Sand.
Auteure du roman à sensation Indiana, paru en 1832, George Sand a fait une entrée fracassante sur la scène de la littérature française. Son nom d’emprunt lui a permis de laisser sa marque dans le monde éditorial résolument masculin de l’époque. Tour d’horizon.
Petite biographie de la romancière à succès
Derrière le nom du célèbre stade Roland Garros se tient un aviateur historique, derrière celui de George Sand se cache un nom de baptême beaucoup moins évident à retenir, de par sa longueur. L’écrivaine est née Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil en 1804. Ce nom, elle l’a hérité de son père, Maurice François Elisabeth Dupin de Francueil, l’arrière-petit-fils du roi de Pologne, Auguste II. À ses quatre ans, à la suite du décès de son père dans un accident de cheval, et au départ de sa mère pour Paris, la petite fille est recueillie par sa grand-mère, Marie-Aurore de Saxe. Descendante immédiate du Maréchal de Saxe, elle joue un rôle capital dans l’éducation de la future romancière. En 1822, Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil se marie avec Casimir Dudevant, adoptant ainsi le statut de baronne. Son histoire en tant que George Sand ne commence, quant à elle, que huit années plus tard, en 1830.
Un nom de plume méticuleusement choisi
Tout comme beaucoup se demandent pourquoi le célèbre stade Roland Garros a été nommé ainsi, les raisons qui ont motivé le choix du nom “George Sand” intriguent. Comment la baronne Dudevant en est-elle arrivée à cette décision ? L’histoire remonte au début des années 1830, durant un séjour de la jeune baronne à Paris. Elle fait, à l’occasion, la connaissance de l’écrivain Jules Sandeau, dont elle tombe amoureuse. Leurs sentiments partagés les amènent à écrire un ouvrage à quatre mains pour vivre de leur passion. Ainsi voit le jour le roman Rose et Blanche, que la nouvelle écrivaine signe J. Sand. Le nom “Sand” est en fait la contraction de Sandeau, le patronyme de son amant de l’époque. Elle garde ce premier nom d’emprunt provisoire pendant un an pour conserver l’anonymat et éviter d’impliquer le nom de famille de son mari.
De J. Sand à George Sand
En 1832, à l’occasion de la sortie du premier roman qu’elle a écrit toute seule, la baronne adopte le pseudonyme George Sand. Sand est un hommage à son amant tandis que le prénom George, féminin de Georges, a été choisi pour son étymologie grecque qui signifie “celui qui travaille la terre”. Le choix reflète parfaitement la position de l’écrivaine en tant que femme indépendante, militante engagée auprès des pauvres et des femmes. L’adoption de ce pseudonyme s’inscrit également dans sa tentative d’intégrer l’édition masculine de l’époque, une chose que son nom de noble ne lui aurait pas permis. De nos jours, des maisons d’édition féministes et dédiées à la culture Queer, telles que La Légende Editions, existent.