Saviez-vous que la graisse de bacon est utilisée pour produire de l’électricité ? Dans quelques années on risque fort de rouler, s’éclairer et de se chauffer à l’aide de ses déchets sans être surpris. Vos ordures ont bel et bien une deuxième vie derrière elles, et pas des moindres. Dernièrement de nombreux projets de production d’énergie renouvelable ont vu les jours : l’électricité des foyers viendra désormais tout droit de leurs propres déchets organiques.
Situé en Moselle, un site de production biogaz, Méthavalor, lance une grande première pour l’hexagone : du biométhane est injecté dans le réseau de gaz naturel.
Une initiative responsable, car le biométhane est une énergie renouvelable issue de la fermentation de déchets ménagers, agricoles, agricoles et agroalimentaires. Il permet entre autre de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Ce biogaz purifié est injecté pour la première fois dans le réseau de gaz naturel et produira également de l’électricité. Avec 40 000 tonnes de biodéchets par an, 5,5 millions de m3 de biogaz seront produit comprenant 800 000 m3 de biométhane. L’électricité produite permettra ensuite à 3 000 foyers de se chauffer.
Se loger, rouler, s’éclairer avec nos déchets
Cette double spécificité de production d’électricité et de chauffage par le biométhane n’existait pas jusqu’alors. Ce n’est que depuis fin février 2013 qu’un décret et deux arrêts ministériels ont permis de bénéficier en même temps d’un tarif d’achat pour la production de gaz et d’électricité.
Ce biogaz purifié est obtenu à l’aide de déchets fermentés, mais ces résidus doivent être au préalable triés minutieusement. Ils se classent en trois types : les biodéchets, les déchets recyclables et les ordures résiduelles. Il devient important de sensibiliser les ménages au sujet du tri sélectif.
Dans l’avenir, GRTgaz, une société de réseaux de transport de gaz naturel, estime qu’en 2020, 1 à 2 % du gaz consommé par les foyers français sera du biométhane. Il faut soutenir de façon nationale cette méthanisation, et l’agrandir à d’autres régions.
Pour la ministre de l’Ecologie, cette initiative doit permettre à des nouveaux projets de méthanisation de voir le jour et de favoriser l’utilisation de nouveaux gisements de déchets comme source d’énergie.
Et si on se réchauffait avec du bacon ?
Au Royaume Uni des usines favorisent aussi l’utilisation de déchets pour produire de l’électricité. Une centrale électrique verra le jour à l’est de Londres et produira de l’électricité à base d’huiles et de graisses.
Insolite, mais écolo, la viande séchée préférée des Britanniques avait tendance à boucher les tuyauteries des restaurants. En effet des résidus graisseux s’y accumulaient et les coûts en nettoyage de la graisse étaient plutôt onéreux. Au final, ces déchets pourraient bien s’avérer utiles pour produire de l’énergie.
L’entreprise en charge du traitement des eaux usées de la capitale, Thames Water, a décidé des les utiliser afin d’alimenter une nouvelle centrale électrique à base de bacon. Cette future centrale sera la plus grande du monde à ce jour.
La moitié de la source de déchets proviendra donc de cette graisse et l’autre partie d’huiles végétales et de graisses animales. Les déchets adipeux seront brûlés, et créerons de l’énergie renouvelable qui servira entre autre au traitement des eaux usées.
Restaurants, entreprises alimentaires et industries agroalimentaires seront donc appelés à récolter les résidus de graisse permettant à environ 39 000 foyers de bénéficier d’électricité via cette source d’énergie.