Pas la peine de payer un billet d'avion pour aller visiter le temple d'Angkor, au Cambodge. Pourquoi ? Parce que le site fait désormais partie des nombreux monuments qu'il est possible d'arpenter numériquement via Google Street View.
Certes, visiter le temple d'Angkor depuis son écran d'ordinateur n'a évidemment pas la même saveur que si vous vous trouviez réellement sur place. Mais qu'importe : partir au Cambodge ne faisait de toute façon pas partie de vos projets à court terme, donc pourquoi ne pas s'imprégner de l'atmosphère des lieux en attendant ? Après Venise, le Taj Mahal, le Grand Canyon, l'Opéra Garnier, l'Everest ou encore l'Himalaya, Google s'attaque cette fois à la plus importante attraction touristique du "pays du sourire". Une nouveauté qui s'intègre à son projet d'hébergement des trésors culturels du monde.
En pratique, comme d'habitude avec Google Street View, l'internaute n'a qu'à cliquer pour visiter le temple Bayon ou se perdre dans les sculptures de la bataille de Lanka, au niveau du temple le plus grand et réputé du site, l'Angkor Wat. À noter qu'afin de créer les 90 000 vues panoramiques du site d'Angkor, l'équipe s'est servie de la voiture Street View et du système "trekker", à savoir un sac à dos intégrant des appareils photographiques pour se déplacer dans les endroits accessibles seulement à pied.
Un site qui se fragilise avec le temps
Ce site datant du XIIème siècle est certainement l'un des plus importants symboles de l'architecture khmère. Ce qui attire continuellement des milliers de touristes, dont le piétinement endommage le monument. Début décembre, le vice-premier ministre du Cambodge, Sok An, indiquait ainsi lors de la session du Comité international pour la conservation et le développement durable du site historique d'Angkor, que la gestion de l'impact du nombre de touristes était un défi crucial à relever.
Au-delà de la volonté de sauvegarde de ce patrimoine, le choix de Google d'intégrer Angkor à Street View est stratégique : la firme de Mountain View envisage en effet de dominer le secteur du patrimoine mondial. Un projet qui s'illustre entre autres par les plateformes Google Books ou encore Google Art Project, auxquelles plusieurs musées français ont déjà participé.
Quoi qu'il en soit, une telle initiative ne devrait en aucun cas remettre en question le tourisme local car pas moins de 3 millions de visiteurs ont déjà pris leurs billets d'avion pour 2014 en direction de l'aéroport de Siem Reap, la ville la plus proche du site…
Sources : journaldugeek, lepoint, bigbrowser.blog