En un demi-siècle, les poulets d’élevage ont quadruplé de volume...

Publié le  - Mis à jour le 

Vous l’ignoriez jusqu’ici mais les poulets d’élevage que l’on trouve dans les supermarchés débités en plusieurs morceaux depuis cinquante ans n’ont jamais cessé de grossir. À en croire la revue scientifique Poultry Science, leur poids moyen aurait même quadruplé depuis la fin des années 1950…

Maintenant que tout le monde ou presque sait ce qui se cache dans les nuggets, voilà qu’une étude réalisée au Canada et rendue publique par la revue Poultry Science en remet une couche sur les volailles. C’est le site Vox qui s’est penché sur cette dernière et la rapporte. En pratique, avant d’affirmer que les poulets d’élevage vendus dans nos supermarchés sont quatre fois plus gros qu’il y a cinquante ans, les chercheurs de l’Université d’Alberta en ont élevés trois races différentes de la même façon : l’une en 1957, l’autre en 1978 et la troisième en 2005.

Le résultat est pour le moins effrayant puisque même après avoir suivi un régime alimentaire en tous points identique, les trois races en question ont grandi de manière très dissemblable. Au même âge, la première pesait ainsi 905 grammes, la seconde 1800 grammes et la dernière 4200 grammes.

Comment s’explique une telle différence ?

La raison est simple : la race la plus récente de poulet découle de souches pensées pour produire de la viande et non pas des œufs. La particularité des ces poulets "high-tech" est que leur métabolisme dernier cri transforme trois fois plus en viande leur alimentation que les poulets des années 1950-1960.

Une orientation qui ne présente malheureusement aucun avantage excepté sur le plan économique. Selon des recherches récentes, ces animaux sont touchés par de graves problèmes de santé, notamment au niveau des os, du cœur et même du système immunitaire. Ce qui pousse notamment les industriels à gaver les volailles d’antibiotiques.

Or, il n’est pas exclu, loin de là, que toutes ces pathologies aient été entraînées involontairement suite aux nombreuses sélections génétiques permettant de concevoir des races. Quoi qu’il en soit, les volailles d’élevage d’aujourd’hui peinent à soutenir leur poids astronomique…

Sources : oxfordjournals, vox, aviculture, huffpost