L’association de consommateurs UFC-Que choisir vient de publier une étude sur l’accès des Français aux soins : 17,3 millions de Français (soit 27 % de la population) n’auraient pas accès à un médecin généraliste à un prix abordable.
Recommandations de l’UFC
L’Association conseille à l’État de limiter le dépassement d’honoraires à 40 % du tarif de la Sécurité sociale. C’est la moyenne du pourcentage pris en charge par les mutuelles.
Selon la zone où ils exercent, les médecins sont en effet autorisés ou non à appliquer des tarifs supérieurs à celui de la Sécurité sociale.
58 % des Français seraient soumis à des honoraires trop importants chez leur pédiatre et 80 % seraient privés d’un accès à un ophtalmologue ou un gynécologue ne pratiquant pas de dépassements selon les chiffres d'ameli-direct.
La réalité des déserts médicaux
Une autre enquête de l’Association de consommateur pointe du doigt les nombreuses disparités d’accès aux soins en France. Alors que le territoire est plutôt bien desservi par les médecins généralistes (à 95 %), l’UFC pointe du doigt le manque de spécialistes dans certaines villes et régions à travers trois spécialités : gynécologie, pédiatrie et ophtalmologie.
12 millions de Français (19 %) vivrait dans un "désert pédiatrique". Les praticiens en gynécologie et en ophtalmologie ne desserviraient pas 14 % et 13 % de la population.
Les grandes villes ne sont pas plus épargnées que les campagnes, Le Havre et Orléans seraient ainsi quasi-privés de pédiatres sans dépassements d’honoraires.
Résultat, les délais d’attente s’allongent pour consulter un spécialiste, surtout au tarif de la Sécurité sociale (131 jours de délai pour un rendez-vous chez un ophtalmologue dans cette situation au lieu de 79 jours pour ce type de spécialiste s’il pratique des dépassements d’honoraires). Face à ce constat, l’UFC conseille une restriction de nouveaux médecins dans les zones trop desservies.
Vous pouvez consulter les résultats de l’étude de l’UFC-Que choisir ici.
Bilan mitigé des négociations
A l’issue de 20 heures de discussions entre syndicats médicaux, Etat et Sécurité sociale courant octobre 2012, les médecins de zone 1 (au tarif de la Sécurité sociale) verront leurs honoraires revalorisés.
Au contraire, les médecins pratiquant des dépassements d’honoraires ne pourront demander plus de 2,5 fois le tarif remboursé, c’est-à-dire 70 euros maximum pour une facture remboursable de 28 euros.
Un compromis difficilement obtenu de part et d’autre.