À nouveau, un détecteur de fumée est retiré du marché, considéré comme dangereux. L'installation des détecteurs de fumée est désormais obligatoire pour tous les foyers. Aussi, nombreux sont les Français qui cherchent le petit prix et se procurent des engins frauduleux ou qui peuvent s'avérer dangereux. La Direction Générale de Répression de la Fraude (DGCCRF) a déjà écarté au moins 3 produits de la vente en France, ne respectant pas les normes obligatoires.
La DGCCRF demande à ce que les détecteurs de fumée modèle HS-104, référence "DAAF HS-104", de la marque Signalys soient retirés de la vente et détruits. Les particuliers ayant acheté ce produit seront contraints de s'en séparer : le boîtier ne remplierait pas ses fonctions de détection de fumée, détail ennuyeux pour un détecteur d'incendie.
En revanche, du fait de sa simple présence, il installerait un sentiment de sécurité et de surplus de confiance chez les habitants qui sont alors moins prudents. Et, en cas d'incendie, il se déclencherait trop tard, ne laissant pas le temps de fuir. Le 2 juillet dernier, un arrêté préfectoral a interdit sa commercialisation dans la région Alpes-Maritimes. À peine 2 semaines plus tard, elle est étendue à l'Hexagone. Ce détecteur, commercialisé par Brico-Dépôt, n'est pas le premier à faire l'objet d'une interdiction de vente.
Le mois dernier, la même agence demandait l'interdiction de commercialiser un détecteur de fumée de la marque Chik a Dee répondant au nom de "L'oiseau sur sa branche". Vendu sur le commerce en ligne, il a été jugé non conforme et dangereux. Aussi, la DGCCRF recommande de ne pas l'utiliser et d'acheter un boîtier aux normes.
Enfin, en janvier, c'est le détecteur de la marque Blyss (référence NB739B-1), vendu à Castorama, qui a été interdit à la vente pour des raisons similaires. À nouveau, le malheureux acheteur de ce boîtier est invité à ne plus en faire usage.
Comment acheter le "bon" détecteur ?
A la suite de ces interdictions, le Gouvernement a remis à jour les normes que le produit doit respecter pour que l'assurance puisse être sollicitée en cas de sinistre. Aussi, votre détecteur doit être pourvu du marquage CE (libre circulation en UE) et être conforme à la norme européenne "NF EN 14604".
Vérifiez toujours ces deux marquages : ils garantissent qu'il y a eu un contrôle préalable des autorités européennes et que le produit correspond aux normes mises en place. Parmi elles : le volume de la sonnerie, les voyants lumineux, le temps de déclenchement etc…
Attention : il existe 2 sortes de détecteurs, qu'il vous faudra distinguer en fonction de la pièce dans laquelle vous les installerez :
- d’une part, le détecteur autonome avertisseur de fumée (DAAF) qui ne se déclenche qu’en cas d'émanation de fumée : il risque donc d'être trop sensible dans une cuisine ou un garage ;
- d'autre part, le détecteur de monoxyde de carbone, qui repérera un taux de carbone trop élevé si un appareil à combustion (chauffage d'appoint, chaudière...) refoule du monoxyde de carbone, un gaz inodore et incolore. Il peut se substituer au détecteur de fumée dans des pièces telles que la cuisine, la salle de bain ou encore le garage, souvent enfumées.
Pourquoi rendre obligatoires les détecteurs ?
Depuis la loi du 9 mars 2010, l'installation de détecteur de fumée est obligatoire dans tous les lieux d'habitation. Leur installation doit être effectuée avant le 8 mars 2015. Il vous reste donc encore 2 ans pour vous en procurer (le détecteur étant à la charge de l'occupant des lieux).
Du point de vue de l'Etat et des autorités responsables (hôpitaux, pompiers, police…) ces détecteurs permettraient de diviser par 2 le nombre de décès liés aux incendies. Avec une moyenne de 10 000 blessés et de 800 morts chaque année en France, les détecteurs pourraient éviter jusqu'à 400 décès, puisque 85 % sont causés par la fumée, par brûlure ou asphyxie.
Du point de vue du particulier, le détecteur vous permettra de vous coucher en sachant qu'en cas d'accident, vous serez averti et réveillé à temps. De plus, passée la date limite, votre assurance incendie ne pourra vous indemniser.
Pour finir, la DGCCRF rappelle qu'il n'existe pas de détecteur de fumée agréés par l'Etat. Aussi, si l'on vous en propose un, passez votre chemin...
Sources : Service Public ; anil.org ; economie.gouv