Une première : la dette publique de la France est passée au-dessus de la barre symbolique des 2 000 milliards, d’après les chiffres rendus public ce mardi par l’Insee.
2 023,7 milliards, c’est le total en euros atteint par la dette publique française à la fin du deuxième trimestre, selon l’Insee. C’est 28,7 milliards de plus qu’en mars dernier (1 985,9 milliards).
Ainsi, la dette de la France, établie en fonction des critères de Maastricht, atteint 95,1 % du Produit intérieur brut (PIB), par rapport à la richesse nationale, d’après l’Insee. C’est 1,1 point de plus qu’au premier trimestre. De fait, celle-ci n’est pas loin de la barre des 100 %, que les USA ont par exemple déjà dépassée. Cette augmentation est relative à l’État, qui a contribué à la dette à hauteur de 35,2 milliards d’euros de plus, alors que les administrations de sécurité sociale et les administrations publiques locales ont quant à elles baissé leur contribution.
Quid de la confiance des investisseurs ?
Selon les prévisions du gouvernement, la dette publique ne devait pas dépasser 95,1 % du PIB à la fin 2014. Or, ces prévisions n’ont pas été modifiées suite à l’abaissement des estimations de croissance et le relèvement de celles du déficit, début septembre.
À l’issue de la publication des chiffres de l’Insee, le gouvernement a souligné que cet endettement croissant ne datait pas d’hier. Ainsi, le ministère des Finances a pointé le doublement de la dette entre 2002 et 2012. Celle-ci est en effet passé de 930 à 1 860 milliards d’euros au cours de cette période, dont 600 milliards rien qu’entre 2007 et 2012.
Bercy affirme cependant que la politique du gouvernement actuel va favoriser l’arrêt de l’augmentation de la dette. Et de rappeler que la France profite par ailleurs de la confiance des investisseurs, permettant ainsi à l’État et aux entreprises de bénéficier de taux particulièrement bas sur les emprunts.
Une aggravation des déficits
Quoi qu’il en soit, même en dépit des économies réalisées, la France a vu ses déficits se réduire une nouvelle fois. Celle-ci est de fait contrainte d’emprunter pour finaliser ses budgets, ce qui renchérit par conséquent sa dette. Sur le plan européen, la France voit pour cette raison ses marges de négociation reculer.
N’oublions pas que la France va devoir à nouveau persuader ses partenaires de tourner la page alors qu’elle vient de reporter – c’est la troisième fois – à 2017, son objectif de déficit public (3 % du PIB, soit la limite européenne).
Sources : economie.gouv, lefigaro, insee