Chacun passe par son lot d’épreuves douloureux et doit trouver la force nécessaire pour poursuivre son chemin. Si la résilience vient naturellement chez les plus déterminés, les plus vulnérables peinent à y parvenir. Les Japonais, dans leur extrême sagesse, ont développé un art ancestral qui sert de support à l’acceptation de soi : le kintsugi.
Il est erroné de penser qu’un objet brisé en morceaux perd toute sa valeur et sa beauté. Les éclats peuvent toujours être assemblés, recollés, voire sublimés pour donner une nouvelle forme à l’objet. Ce point de vue est la base de l’art du kintsugi, une philosophie japonaise qui prône la résilience et la persévérance. Décryptage de cette thérapie vertueuse.
L’art du kintsugi, sublimer le brisé
Technique ancestrale japonaise apparue au XVe siècle, le kintsugi (de kin ou “or” et tsugi ou “jointure”) était à l’origine une façon de reconstituer un objet cassé en recollant les morceaux grâce à une résine extra forte et en soulignant les failles avec une poudre d’or. Plutôt que d’essayer de dissimuler les imperfections, le kintsugi les met en évidence en faisant de ces cicatrices une décoration unique. Cette technique est apparue après qu’Ashkaga Yoshima, ancien chef de guerre japonais, ait brisé son bol préféré. Ses artisans ont alors usé de l’art du kintsugi pour redonner au bol sa beauté. D’un certain point de vue, le kintsugi est considéré comme un art-thérapie.
Le kintsugi, une thérapie de résilience
Au fil du temps, le kintsugi a été assimilé à une philosophie de développement personnel, la casse étant utilisée comme une métaphore pour illustrer les dures épreuves de la vie qui transforment l’esprit humain à jamais. “Tel un kintsugi vivant, vous aussi, vos épreuves peuvent vous transformer et vous renforcer”, explique Céline Santini, auteure du célèbre ouvrage Kintsugi, l’art de la résilience. En outre, cette autothérapie vise le renforcement de soi en tirant parti des blessures subies. “Soigné, puis honoré, l’objet cassé assume son passé et devient paradoxalement plus résistant, plus beau et plus précieux qu’avant le choc”, souligne l’auteure. En complément, certains aliments sont meilleurs pour booster le moral.
Une prise de conscience à la japonaise
Concrètement, le kintsugi a pour objectif de faire prendre conscience que les blessures, qu’elles soient physiques ou émotionnelles, ne sont pas toutes mauvaises. Au contraire, une fois confrontées et acceptées, elles contribuent à la construction d’un être unique, beau et précieux, et ce, malgré les hauts et les bas de la vie. L’imperfection est un fait et plutôt que la renier, l’accepter est la meilleure façon de se dépasser. Aussi, les défauts n’ont pas besoin d’être dissimulés, ils doivent être sublimés, car ils forgent une personne. Actuellement, les lectures sur le développement personnel ont la côte. Les différentes étapes de cette thérapie sont expliquées dans l’œuvre Kintsugi, l’art de la résilience.