Alors que l'Organisation mondiale de la Santé classe depuis 2012 les gazs des moteurs diesel comme cancérigènes certains, le gouvernement estime pour sa part que 42 000 décès sont attribuables chaque année en France aux particules fines. Mais quel est le véritable impact du diesel sur la santé ?
En France, les pouvoirs publics considèrent – en se basant sur les émissions de 2000 – que 42 000 morts prématurées sont relatives chaque année aux particules fines, qui affectent en profondeur le système respiratoire et provoquent, en grande partie chez les personnes fragiles, des affections respiratoires telles que la bronchiolite, la rhynopharingite ou encore l'asthme. À cela s'ajoute une surmortalité importante chez les personnes atteintes de maladies respiratoires et cardiovasculaires. Néanmoins, le diesel ne peut être tenu pour seul responsable de ce fléau, dont la source est multiple : transports, chauffage domestique, industrie et agriculture.
Une responsabilité limitée
Mais contrairement à ce qu'ont indiqué cette semaine Delphine Batho et Cécile Duflot, qui jugent respectivement le gazole responsable de 42 000 et 44 000 morts, la réalité serait tout autre. D'après une étude menée par l'institut national de recherche du cancer (Inca), les particules fines diesel auraient en effet entrainé 1000 à 1500 nouveaux cas de cancer du poumon en 2011 – dont 600 à 1000 décès –, sur les 39 500 cas estimés. Un chiffre considérable, donc, mais bien loin des 42 000 décès avancés par le ministère de l'Écologie.
Ne pas confondre le diesel avec les particules fines
En définitive, relier les 42 000 décès aux seuls moteurs diesel est une erreur, comme le souligne l'Institut national de recherche du cancer, car ce chiffre englobe l'ensemble des morts liées aux particules fines. Or, d'après les propres données du ministère de l'Écologie, une bonne partie des particules (40 %) sont émises par la combustion de bois (chauffage domestique). Reste toutefois que la proportion de diesel dans les particules fines peut monter à 70 % dans certaines grandes villes (comme à Paris).
Sources : OMS, Inca, développement-durable.gouv