Le gouvernement procédera prochainement à une campagne de testing pour dévoiler au grand jour ce qu’il en est de la discrimination à l’embauche. Entre 20 et 50 grandes entreprises comptant plus de 1 000 employés recevront des CV présentant le même profil, mais avec deux patronymes différents, dont un à consonance arabe.
Annoncée par Manuel Valls en octobre 2015, la campagne de testing de la discrimination à l’embauche sera mise en œuvre au mois d’avril prochain. D’après Emmanuel Macron, cette campagne permettrait d’évaluer le niveau de discrimination en France.
D’après les chiffres publiés sur le site du gouvernement, 34% des candidats seraient victimes de la discrimination à l’embauche.
L’origine ethnique
L’origine ethnique figure en tête de liste des facteurs de discrimination. Environ 66% des demandeurs d’emploi estiment qu’un patronyme étranger constitue un handicap pour trouver du travail.
Ainsi, la campagne de testing consiste à envoyer aux entreprises sélectionnées deux CV présentant le même profil, dont un avec un patronyme à consonance arabe. La réalisation de cette campagne sera assurée par ISM Corum, une entreprise spécialisée dans ce domaine.
Des résultats connus d’avance
Les résultats de cette campagne de testing seront publiés en septembre, mais les pronostics vont déjà bon train. Des études effectuées en 2007 ont en effet permis de savoir qu’un candidat avec un nom bien français envoie en moyenne 3 fois moins de CV qu’un autre avec un patronyme marocain avant d’obtenir un emploi de comptable ou de serveur. Pour un candidat étranger, 15 fois plus d’envois seront nécessaires.
Une étude réalisée en 2013 a également fait ressortir que le lieu de résidence des candidats a une importance particulière. Ainsi, les candidats domiciliés à Paris ont 2 fois plus de chances qu’un habitant de la Seine Saint-Denis de décrocher un entretien.
Sources: leparisien, rtl