En France si près de 81 % de la population est en faveur du don d’organes, 49 % seulement ont déclaré à leur proches vouloir être donneurs. Résultat : un prélèvement réalisable sur trois est refusé car la personne n’a pas explicité sa position. Le 22 juin prochain sera la journée nationale du don d’organe, une bonne occasion de revenir sur les différentes façons de déclarer son consentement.
Lorsque l’on évoque l’idée de prélèvement d’organes, la famille et les proches, bien souvent mal informée, répondent souvent par la négative. En conséquence, la liste d’attente des greffés s’allonge d’années en années. Pourtant, lorsque le vœu du donneur est connu de tous, il permet de sauver des vies de façon considérable. En 2012, sur les 5 012 greffes réalisées, la plus grande partie concernait celles du rein (60,6 %) puis du foie (23 %), du cœur (8 %) et enfin du poumon (6,4 %).
Qui peut être donneur d’organes ?
Tout est une question d’âge dans le prélèvement d’organes. Dans le cas où le donneur est mineur, la décision revient aux parents ou tuteurs légaux. Et, s’il donne son accord, il peut être pris en compte. En revanche, au-delà de 60 ans, le cœur est rarement prélevé, à l'inverse du rein et du foie.
Contrairement à ce que l’on pense, aucune restriction de santé n’a lieu lors d’un don d’organes. Tous les Français sont déclarés comme donneurs potentiels. Une personne malade ou sous traitement peut donc tout à faire être donneuse d’organe, le jugement final revenant au médecin en fonction des dossiers médicaux des malades en attente de greffes. Il est important de préciser que certains dons d'organes peuvent se faire de son vivant comme le don d'un rein (malgré le risque et les contraintes, il est possible de ne vivre qu'avec un seul rein).
Comment faire part de son accord ?
Si vous acceptez que vos tissus et organes soient greffés à des malades après votre décès, alors vous devez en faire part à vos proches. Même si l’on préfère souvent éviter de parler d’un sujet aussi douloureux que la mort en famille ou avec ses proches, ce sont eux les premiers qui seront contactés par les médecins afin de connaitre votre opinion sur le don d’organes. Il est donc essentiel de leur faire savoir votre avis.
Si vous possédez une carte de donneur d’organes, les médecins se tourneront toujours vers votre famille avant d’envisager un prélèvement. Cette carte n’ayant aucune valeur légale, il est donc conseillé d’en parler avec votre famille. De plus, cela vous évitera ou vice versa un débat douloureux après un décès.
Étaler sa vie privée sur les réseaux sociaux fait partie du quotidien, mais pour une fois, il s’avérerait que cela soit pour la bonne cause. Depuis 2012, Facebook permet à ses utilisateurs d’annoncer s’ils sont inscrits sur les listes de donneurs d’organes. L’initiative semble plutôt efficace d’après des chercheurs de l’Université John Hopkins aux États-Unis : en moins d’un jour, le nombre de donneurs avait été multiplié par 21 une fois que la mention sur le réseau social était rendu visible sur son profil. Bien plus efficace que n’importe quelle autre campagne de sensibilisation.
Comment faire part de son refus ?
Une liste nationale des refus permet de lister les personnes désirant annoncer légalement leur désaccord. Lorsqu’une équipe médicale fera face à un donneur d’organe potentiel, elle consultera automatiquement cette liste avant toute procédure. Par ailleurs, il vous est tout à fait possible de changer d’avis et de rectifier votre demande de refus.
En revanche, si vous avez seulement envie de donner certains organes, tout comme pour la procédure de dons, c’est à vos proches qu’il faut le faire savoir.
Sources : dondorganes.fr et journaldesfemmes