Aussi vieux que la société elle-même, le combat pour l’égalité femme-homme se poursuit à l’heure actuelle avec des résultats plus ou moins notables. Sur la scène politique, la parité, soumise à des obligations contraignantes dans certains cas, progresse de façon conséquente. Toutefois, la situation est encore loin de l’idéal paritaire visé par la loi de 2000.
Certes, le nombre de femmes élues est substantiellement plus important, mais un climat sexiste continue de régner dans les institutions. Tour d’horizon.
La Libération, l’entrée de la femme sur la scène politique
La société a une tendance historique à placer les hommes en position de pouvoir, notamment en politique. Ce n’est qu’au cours de la période de la Libération, en 1994, que la femme s’intéresse à ce domaine. Une ordonnance en date du 21 avril 1944 ouvre ainsi le droit de vote et la porte des mandats électoraux à la gent féminine. Ceci marque historiquement le début de la féminisation de la scène politique, mais à ce stade, rien n’est encore joué. Il aura fallu attendre les années 90 pour voir apparaître une nouvelle loi en faveur de la parité en politique. Une réforme constitutionnelle de 1999, sous le gouvernement de Lionel Jospin, met en place des quotas favorables à la place de la femme en politique. Dès lors, l’égal accès des femmes et des hommes “aux mandats électoraux et fonctions électives” est établi. Une mesure similaire avait été censurée par le Conseil constitutionnel en 1982. De nos jours, l’égalité filles-garçons à l’école est sacrée grande cause nationale.
Vers une féminisation des institutions politiques
Une loi promulguée en date du 6 juin 2000 définit plusieurs points majeurs dans le cadre de la parité en politique. Outre l’égalité d’accès aux fonctions électives et aux mandats électoraux qu’elle a établie, ce nouveau texte :
- Impose l’égalité des sexes pour les scrutins de liste comme obligation ;
- Oblige les partis politiques à présenter autant de femmes que d’hommes pour les élections législatives, au risque d’être financièrement pénalisés. Le même schéma est retrouvé dans l’index d’égalité professionnelle, actuellement devenue une obligation pour les entreprises.
Afin de combler les lacunes de la loi de 2000, de nouveaux textes sont adoptés en 2007 et en 2013 pour établir la parité dans les institutions politiques locales. Dès lors, l’égalité de sexe est exigée lors des élections régionales, départementales et municipales. La place de la femme sur toutes les marches politiques commence progressivement à s’établir.
Des résultats encore loin d’être satisfaisants
Les nombreuses lois prononcées en faveur de la parité en politique entre 2000 et 2019 ont permis à la femme de prendre part à la vie politique du pays. Cette parité est mise en avant dans le cadre de certaines élections, pour ne citer que l’excellent exemple des élections d’eurodéputés en 2019 avec 39 femmes et 40 hommes élus. Cependant, l’herbe est moins verte ailleurs et force est de constater que la femme est encore et toujours tenue à l’écart des fonctions à haute responsabilité. Seules 19,8% des maires élus en 2020 sont des femmes et elles ne sont que 4 à être présidentes de région. L’ère patriarcale est loin de s’être dissipée et trop de femmes sont encore victimes de violences sexistes.