À compter de ce lundi et ce jusqu'au 5 octobre, pas moins de 270 masseurs-kinés donneront des consultations gratuites pour les élèves de CM1, CM2 et sixième. L'occasion de les sensibiliser aux effets néfastes provoqués par le mal de dos.
Depuis quelques années, le poids du cartable est devenu un des sujets phares de la rentrée scolaire. Pour autant, les habitudes ne semblent pas avoir changé. Comme tous les ans, la FCPE, la fédération de parents d'élèves la plus importante de France, est de nouveau montée au créneau pour dénoncer le phénomène. Cette fois, cette dernière a mis en place conjointement avec le syndicat national des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (SNMKR) une campagne baptisée "M'ton dos".
Dans le cadre de celle-ci, à partir du lundi 23 septembre et jusqu'au 5 octobre, 270 kinés vont offrir des consultations gratuites aux élèves de CM1, CM2 et sixième. Une bonne façon de leur présenter les problèmes de santé à venir entraînés par les sacs trop lourds.
Pour rappel, le poids moyen du cartable d'un élève de sixième est systématiquement de 8,5 kg, autrement dit l'équivalent d'un pack de six bouteilles d'eau sur le dos, comme le met en évidence Paul Raoult, le président de la FCPE. Pourtant, une directive du ministère de l'Éducation nationale de 2008 indique que le sac d'un écolier ne doit pas dépasser 10 % de son poids. Or, ce texte n'est pas respecté.
Des conséquences lourdes pour la santé, sur le long terme
L'ennui, c'est que les problèmes de santé induits par ces habitudes sont réels. Ainsi, il est courant d'observer des contractures dans le dos des écoliers dues au port de charges trop lourdes. À noter d'ailleurs que les personnes portant leur cartable toujours du même côté peuvent avoir par la suite des postures asymétriques ou souffrir d'une altération du disque intervertébrale. Des problèmes qui s'aggravent souvent à l'âge adulte. Pour rappel, le mal de dos en France, c'est 2 milliards d'euros de dépense et 9 millions de journées d'arrêt de travail chaque année à la Sécurité Sociale.
Reste malheureusement qu'une bonne partie des principaux de collège considèrent que ce type de problème n'est pas une priorité. Pourtant, d'après les associations, l'installation de casiers servant aux élèves à déposer leurs livres le matin serait suffisante pour résorber le problème. De même, la prise en compte du matériel nécessaire aux écoliers dans telle ou telle matière pourrait permettre l'aménagement des emplois du temps en conséquence. À ce sujet, la FCPE regrette l'absence de volontarisme de l'Éducation nationale.
Vers une action des parents, enseignants et éditeurs ?
Si 64 % des enfants interrogés au cours de la campagne "M'ton Dos 2012" ont indiqué avoir ressenti au moins une fois des douleurs au dos dans l'année, ces derniers n'en parlent que très rarement à leurs proches. Et en dépit de cette douleur pourtant lancinante, les parents sont très peu nombreux à vouloir bouger les choses.
Pour la FCPE, les enseignants, également responsables du phénomène, ne prennent quant à eux pas assez de temps pour appliquer une organisation débouchant sur la réduction des charges portées par les élèves. Il serait pourtant très simple pour les enseignants d'opter pour un fonctionnement en binôme en leur demandant d'apporter un livre sur deux en classe. Aussi, la FCPE suggère que la taille des cahiers soit réduite.
Reste toutefois que la prochaine généralisation des manuels numériques devrait contribuer d'ici quelques années à solutionner le problème. En attendant, la FCPE souhaite que les éditeurs scolaires réduisent le poids de leurs manuels papiers et qu'ils l'affichent en quatrième de couverture.
Sources : cafepedagogique.net, mtondos.biz, 20minutes