Et si le réflexe d’écouter des chansons tristes quand ça ne va pas était finalement utile ? Cette pratique ne serait finalement pas si masochiste qu’on le croit, selon une étude menée récemment par des étudiants américains.
Ne vous reprochez plus d’écouter Creep de Radiohead ou Mad World de Gary Jules lorsque tout va mal. Une étude publiée par the Journal of Consumer Research voulait chercher à comprendre ce curieux mécanisme qui pousse la plupart des gens à se consoler auprès de chansons tristes après une mauvaise expérience.
De la musique et du soutien
Ils ont voulu comparer l’écoute de ce genre de musique et le soutien d’un ami. L’équipe de recherche a mené l’expérience sur 233 internautes. Les candidats ont été assignés de façon aléatoire à deux groupes : 125 composaient le groupe d’amis et le reste le groupe de musique.
Les chercheurs leur ont ensuite demandé quels types de musique ou d’amis ils préféraient avoir comme soutien dans différentes situations tristes ou énervantes : soit dans un cas de figure qui impliquait une autre personne (rupture, la perte d’un être proche..), soit dans le cas d'une expérience personnelle et intime (sentiment d’échec, d’infériorité, de culpabilité…).
Les participants du groupe de musique pouvaient choisir entre des chansons tristes ou joyeuses. Quant à ceux du groupe d’amis, ils pouvaient choisir le soutien d’un ami drôle ou d’un proche empathique.
Se consoler par des chansons tristes
Aussi bizarre que cela puisse paraître, lorsque la situation impliquait une autre personne, les résultats montrent que les candidats avaient tendance à choisir des musiques tristes et le soutien d’un ami empathique. De quoi noircir un tableau déjà bien sombre.
Au final, cela serait logique de ne pas apprécier les phrases clichées du genre "1 de perdu(e) dix de retrouvé(e)s" ou encore d’écouter "Tout le bonheur du monde" de Sinsemilia lorsque vous venez de rompre avec un partenaire.
La guérison par la musique ?
L’étude de ces étudiants de l'Université de Berkeley n’indique pas si écouter de la musique déprimante aide à réduire les émotions tristes. Le Huffington Post relate des expériences passées qui montraient surtout les bienfaits de la musique lors d’une radiothérapie. L’anxiété des candidats qui écoutaient de la musique diminuait considérablement comparé à ceux qui n’écoutaient rien.
En 2010, une autre étude indiquait que la musique servait à guérir certains symptômes chez les patients en psychiatrie. On pourrait alors penser que les peines de cœur peuvent être guéries et ne plus avoir honte d’écouter Hallelujah de Leonard Cohen.