D'après un rapport de l'autorité européenne pour la sécurité des aliments (Efsa), l'exposition du Bisphénol A pourrait être dangereuse pour l'être humain, à tel point qu'il faudrait diviser par 10 les seuils d'exposition actuellement tolérés.
Alors que la nocivité du Bisphénol A était jusqu'à présent suspectée, l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) a finalement tranché sur son statut. À la question de savoir si ce composé est nuisible ou pas pour la santé des personnes touchées, l'Efsa a affirmé en ne laissant aucun doute qu'il y a effectivement des effets indésirables relatifs à cette substance. Résultat, l'exposition au Bisphénol A est potentiellement dangereuse pour tout un chacun, si le seuil aujourd'hui toléré n'est pas prochainement limité.
Pour rappel, le Bisphénol A (BPA) est une substance chimique utilisée dans la fabrication de très nombreux objets du quotidien tels que les CD, les lunettes, mais aussi les tickets de caisse et de carte de crédit. De même, l'on retrouve ce composé à l'intérieur même des boîtes de conserve, des canettes, des bouteilles en plastique et des biberons. Comme le met en évidence le ministère de la Santé, l'alimentation participe à au moins 80 % à l'exposition de la population.
Un danger pour les reins et le foie
Par ailleurs, l'Efsa a remarqué des effets nocifs potentiels au niveau du foie, des reins et de la glande mammaire. Aussi, la conclusion souligne des effets probables sur les systèmes nerveux, reproductifs, immunitaire, cardiovasculaire et métabolique. L'agence s'est appuyée sur pas moins de 450 études internationales à propos des dangers du composant pour arriver à cette conclusion.
Résultat, les scientifiques et autres experts recommandent que la dose journalière tolérable (DJT) diminue de 50 microgrammes (son niveau actuel) par kg de poids corporel quotidien à 5 microgrammes par kg par jour. Cependant, d'après l'Efsa, les risques indiqués sont à relativiser dans la mesure où les estimations les plus élevées de l'exposition au BPA par voie orale ou pas sont trois à cinq fois plus basses que la DJT recommandée.
Faut-il s'attendre à une interdiction en France ?
À noter que pour l'instant, la dose proposée est temporaire : une version définitive de l'avis devrait être publiée en mars 2014. Rappelons en effet, comme l'explique la communauté scientifique, que la science sous-tendant les conclusions fait l'objet d'une évolution continue. En outre, cette conclusion sur le BPA relance la question des perturbateurs endocriniens (probylparaben, triclosan, phtalates, etc., dont cette substance ferait partie intégrante.
En Europe, soulignons que le Bisphénol A a été interdit dans les biberons en janvier 2011. En France, une loi a permis de suspendre en décembre 2012 la fabrication, l'importation, l'exportation et la vente de tout conditionnement alimentaire contenant du BPA. D'ici à ce que l'Efsa publie de nouvelles conclusions, le ministère de la Santé a rappelé qu'il était préférable de ne pas utiliser des récipients ou assiettes en plastique, et de ne surtout pas les placer au micro-ondes, ce de manière à baisser l'exposition journalière.
Sources : EFSA, sante.gouv