Le Parlement vient d'adopter définitivement une proposition de loi centriste permettant aux électeurs de voter blanc. Une mesure réclamée par de nombreux électeurs depuis des années.
Feu vert pour le vote blanc. Mercredi, le Sénat a voté une proposition de loi centriste, par ailleurs adoptée en novembre par l'Assemblée nationale. Celle-ci rend possible la comptabilisation (séparée des bulletins nuls) des bulletins blancs. Toutefois, cette reconnaissance reste à double tranchant : cette question, véritable serpent de mer de la vie politique française, a fait l'objet de 30 textes déposés en 20 ans. Et elle n'est en réalité pas tout à fait réglée.
Ce qui va vraiment changer
Tout électeur sera dorénavant en mesure de voter "blanc" : il pourra pour cela placer dans l'enveloppe un bulletin blanc ou la laisser vide. Rappelons que jusqu'à aujourd'hui, les deux bulletins (nul – qui consiste à mettre dans l'enveloppe une réponse non valable comme par exemple plusieurs bulletins – et blanc) étaient mélangés au moment du dépouillement, et comptés ensemble. Cette comptabilisation se fera désormais de façon séparée. Toutefois, la mesure n'entrera en vigueur que le 1er avril prochain, soit après les municipales, mais avant les européennes.
Une reconnaissance en demi-teinte
Le problème, comme le met en évidence le directeur des études politiques d'Opinion Way, Bruno Jeanbart, est que ces bulletins blancs ne seront pas comptabilisés dans les suffrages exprimés. Autrement dit, ce vote ne sera toujours pas pris en compte de la même manière que celui pour un candidat. Pire, celui-ci ne sera pas reconnu aux élections présidentielles et aux référendums locaux. Sa portée reste donc encore limitée.