Depuis la loi sur les 35 heures adoptée sous le Gouvernement Jospin, la France est considérée comme un pays où l’on travaille moins que partout ailleurs en Europe. Ce constat s’appuie sur les rigidités du système de l’emploi sur le territoire national, et possède sa part de vérité.
La simplification est pourtant trop facile : c’est une vérité à relativiser car, s’il est évident que le système de taxation et les législations entourant le licenciement en France pèsent sur la relance de l’emploi par les entreprises privées, les Français sont loin d’être les "fainéants" que le stéréotype donne à penser.
Les 35 heures : entre mythe et réalité
Beaucoup s’appuient sur la fameuse convention des 35 heures de travail par semaine pour vilipender le salarié français. Cette convention n’est valable que dans le secteur public. Concernant les employés du secteur privé, cette loi fixe surtout une rémunération fixe pour un total de 35 heures travaillée par semaine, et fait passer en tarif d’heures supplémentaires le temps travaillé au-delà.
Les Français passent en moyenne entre 39 et 41 heures par semaine sur leur lieu de travail, donc moins qu’un Allemand qui y passe presque 42 heures, mais plus qu’un Danois (un peu moins de 39 heures). La France se situe donc dans la moyenne des pays de l’OCDE et de l’Europe.
Il faut également prendre en compte le temps partiel qui est moins développé dans l’Hexagone que dans de nombreux autres pays. Les salariés à temps partiel travaillent plus d’heure en France (une moyenne de 23 heures par semaine) que dans d’autres pays où ce type d’emploi est plus développé.
En résumé, la situation française a beau être imparfaite, elle n’est pas la pire. Et si la rigidité de la législation du travail n’encourage pas l’embauche, les actifs bénéficient d’une sécurité de l’emploi et d’un intéressement que peu de pays européens offrent.