Les enseignants français sont sous-payés, d’après l’OCDE

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Les enseignants français sont sous-payés, d’après l’OCDE
Les enseignants français sont sous-payés, d’après l’OCDE

Non, le salaire des enseignants ne se mesure pas à leur ancienneté mais est notamment proportionnel à l’âge des élèves. Résultat, ce dernier serait moins élevé que dans les autres pays de l’OCDE. Une dure réalité que l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) vient de mettre en perspective dans un rapport publié ce mardi. Tour d’horizon.

À travers son panorama annuel Regards de l’éducation, rendu public ce mardi, l’OCDE montre à quel point l’investissement de l’État dans l’École ainsi que dans le salaire des enseignants du primaire est faible. Une rémunération qui n’est pas au niveau de celle pratiquée au sein des autres pays de l’OCDE.

Pourtant, sur le papier, la France se situe parfaitement dans la moyenne des pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Elle dépense ainsi plus de 6 % de son Produit Intérieur Brut (PIB) dans l’Éducation. Néanmoins, cet investissement est mal équilibré, d’après l’OCDE, qui a passé au crible les systèmes éducatifs des 34 pays membres.

La France dépense 20 % de moins que les autres, pour ses écoliers

Toujours selon l’OCDE, la France investit 20 % de moins que les autres pays membres de l’OCDE dans l’école primaire, tandis qu’elle dépense 20 % de plus que la moyenne dans le collège ou le lycée. Un manque d’équilibre qui touche à la fois les infrastructures que les salaires des enseignants. Et pour cause : ces derniers ne se sont pas relevés de 2000 à 2012 alors qu’ils ont pourtant augmenté au collège et au lycée.

Les enseignants français moins bien rémunérés qu’ailleurs

Dans l’ensemble, les enseignants français – à commencer par les professeurs des écoles – sont moins bien payés que dans les autres pays. Par exemple, l’écart est important en primaire : alors que les enseignants de l’école maternelle et élémentaire sont pratiquement les seuls de l’OCDE à disposer d’un niveau de Master, leur rémunération est, elle, largement moins élevée que leurs homologues étrangers.

Cette différence, qui va en moyenne de 7 à 17 % en primaire, est moins importante dans le secondaire. Pourquoi ? Parce que les enseignants du collège et du lycée bénéficient de primes plus élevées que leurs collègues du primaire, et sont dans l’ensemble plus âgés que ceux pratiquant en école maternelle ou élémentaire. À noter cependant que l’instituteur français gagne aujourd’hui environ 54 % de moins que son voisin allemand, alors que le professeur de lycée gagne dans le même temps un salaire identique à celui de ses voisins.

Une différence de traitement qui ne date pas d’hier

Interrogé par le quotidien Le Monde, l’historien Claude Lelièvre rappelle que la différence de rémunération entre un professeur des écoles – qui touche aujourd’hui un salaire moyen net mensuel de 2 596 euros – et celle d’un professeur de lycée – qui s’élève à 3 389 euros – a pris racine dans le passé. Ainsi, sous Jules Ferry, déjà, "un professeur de collège gagnait trois fois plus qu’un instituteur en début de carrière, et deux fois plus en fin de carrière." Et "un agrégé huit fois plus en début de carrière, et six fois plus en fin de carrière que le maître d’école".

La France, de plus en plus diplômée

Côté diplômes, le panorama annuel de l’OCDE, Regards de l’éducation met en évidence que la France est de plus en plus diplômée, puisque 43 % des 25-34 ans ont décroché un diplôme post-bac (contre 20 % des 55-64 ans). En outre, 40 % des 25-34 ans disposent d’un niveau de formation plus élevé que celui de leurs parents, alors que la moyenne ne dépasse pas 32 % dans l’OCDE. Néanmoins, 10 % des jeunes auraient un niveau plus faible que celui de leurs parents.

 

Sources : oecd.org, lefigaro, lemonde