Les outils de communication sont aujourd’hui si développés que les cadres gagnent en efficacité. Pourtant, une enquête menée par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) démontre que l’hyper-connexion nuit au bien-être des salariés.
Le 21e siècle a vu les technologies de l’information et de la communication (TIC) envahir le monde professionnel. Si elles facilitent le travail des salariés, elles empiètent également sur leur vie privée.
Une plus grande mobilité
D’après les résultats de l’enquête menée par l’Apec, près de 89% des cadres travailleraient en dehors des murs de leur entreprise. Les smartphones, tablettes et PC portables leur permettent de se connecter en tout temps à leur boîte mail. D’après une étude réalisée par le Centre d’analyse stratégique sur l’impact des TIC sur les conditions de travail, certains salariés seraient devenus totalement nomades en travaillant aussi bien dans des espaces de coworking que sur les quais des gares.
Mais aussi plus de stress
D’après le CAS, un salarié hyper-connecté passerait plus de 2 heures par jour à consulter ses e-mails, la faute aux collègues qui abusent de la mise en copie. Pourtant, l’affluence des e-mails augmenterait le sentiment d’urgence qui constituerait un facteur de stress supplémentaire. De plus, recevoir un mail le soir exposerait le salarié à un dilemme : répondre pour montrer son investissement personnel dans l’entreprise ou ne pas y répondre pour fixer ses limites. Pour le psychologue Matthieu Poirot, une telle situation serait source de stress. En outre, certains dirigeants n’hésiteraient pas à se servir des TIC pour scruter les faits et gestes de leurs employés qui se retrouvent ainsi en permanence sous pression.
Le droit à la déconnexion
Si l’hyper-connexion permet d’optimiser les résultats de l’entreprise, elle serait néfaste pour le bien-être des salariés dans la mesure où le travail empiète sur la vie privée. Une enquête menée par TNS Sofres pour le compte de l’Agence nationale de l’amélioration des conditions de vie au travail (Anact) révèle que 75% des cadres consultent leurs mails professionnels pendant les week-ends et les vacances. Pour 10% des personnes interrogées par l’Apec, il serait devenu impossible de se déconnecter totalement de peur de rater quelque chose. Face à cette situation, de nombreux syndicats revendiquent le droit à la vie privée et à la déconnexion.