En mai dernier, le premier ministre australien Malcolm Turnbull a annoncé le déblocage de 500 millions de dollars australiens pour sauver la Grande barrière de corail. Ce récif s’étendant sur près de 348 000 km² est aujourd’hui menacé par les changements climatiques, les activités humaines et certaines espèces invasives.
Figurant parmi les principaux attraits touristiques de l’Australie, la Grande barrière de corail revêt une importance capitale pour le pays. Zoom sur les mesures prises par les autorités pour la préserver.
Un investissement sans précédent
Le déblocage de près de 312 millions d’euros annoncé par le premier ministre australien constitue un investissement sans précédent afin de préserver la Grande barrière. D’après Malcolm Turnbull, cet argent servira à améliorer la qualité de l’eau, à renforcer les mesures de restauration du site et à lutter contre les prédateurs comme l’acanthaster pourpre qui dévore les coraux. Ce financement permettra également de préserver les milliers d’emplois qui dépendent de ce patrimoine subaquatique de l’humanité. En effet, le plus important récif corallien au monde en termes de surface ferait vivre près de 64 000 personnes. En outre, la Grande barrière attire chaque année des millions de touristes et contribue à l’économie nationale à hauteur de 6,4 milliards de dollars.
Les écologistes méfiants
D’après Bill McKibben, fondateur du mouvement international 350.org, le blanchissement des coraux est principalement dû au réchauffement climatique résultant de l’utilisation de l’énergie fossile. Sous la chaleur, les coraux expulseraient les algues auxquelles ils doivent leur couleur et leur énergie. Pour les écologistes, il s’agit d’une manœuvre afin de masquer les autres investissements nuisibles à l’environnement. Ils reprochent notamment à Canberra d’avoir autorisé l’exploitation d’une mine de charbon géante par le groupe indien Adani près de la Grande barrière de corail. Pour se défendre, les autorités font valoir leur engagement à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 26% à 28% d’ici 2030. Pour information, l’Australie est actuellement considérée comme l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde par habitant en raison de sa faible population et de sa dépendance à l’énergie fossile.