Les résultats des travaux de 31 primatologues parus dans Science Advances le 18 janvier dernier font état d’une disparition imminente des singes. Près de 60% des espèces seraient en voie d’extinction.
D’après les chercheurs, les activités humaines sont responsables de cette situation critique. La déforestation, la construction de barrages hydrauliques, l’urbanisation et le braconnage en seraient les principales causes.
Un déclin inquiétant
Les résultats des travaux montrent que plus de trois quarts des primates voient leur population diminuer. D’après Paul Garber de l’Université de l’Illinois, qui a dirigé les recherches avec Alejandro Estrada de l’Université nationale autonome de Mexico, certaines espèces comme les gorilles de Grauer, les lémuriens catta ou les colobes rouges Udzungwa ne comptent plus que quelques milliers d’individus. La situation serait plus critique pour les gibbons d’Hainan, qui ne sont plus qu’une trentaine, et l’orang-outan de Sumatra qui a perdu en 20 ans 60% de son habitat.
Des mesures de préservation urgentes
Selon les auteurs de l’étude, de nombreuses espèces disparaîtront d’ici 25 à 50 ans si aucune mesure de préservation n’est prise. D’après le professeur Garber, plus de 75% des espèces de primates sont concentrées dans quatre pays, à savoir l’Indonésie, le Brésil, Madagascar et la République Démocratique du Congo. Les études menées font ressortir que la déforestation entrainant la perte de l’habitat des primates résulte d’une croissance démographique élevée et de la pauvreté des populations environnantes. Le professeur Garber préconise ainsi d’éduquer les populations locales et de développer une économie basée sur la préservation des forêts indispensables à la survie des singes. L’écotourisme figure parmi les solutions avancées par le scientifique.