Éoliennes : pas à moins de 10 km d’un monument historique, dit le Sénat

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Les sénateurs estiment que les éoliennes n'ont rien à faire à moins de 10 km d'un monument historique
Les sénateurs estiment que les éoliennes n'ont rien à faire à moins de 10 km d'un monument historique

Les sénateurs ont voté un amendement visant à interdire les éoliennes dans un rayon de moins de 10 km des monuments historiques. De quoi remettre en question bon nombre d’installations, voire même selon les professionnels de l’éolien signer l’arrêt de mort du dispositif.

L’Hexagone a beau ne pas recéler de pétrole, il abrite de très nombreux monuments historiques, 43 000 environ. Or, pour le Sénat, il est impensable à l’avenir que des éoliennes soient installées à moins de 10 km de ces derniers. Et pour cause : les sénateurs ont récemment voté un amendement en ce sens supposant l’obligation d’une demande d’autorisation des architectes des Bâtiments de France, afin d’être autorisé à installer des éoliennes dans un périmètre de 10 km autour d’un monument historique. Ce qui reviendrait, d’après les professionnels, à abandonner tout bonnement les éoliennes en France.

Ainsi, la filière éolienne déplore qu’un pareil amendement soit adopté peu de temps après la COP21 et la loi de transition énergétique, dont les principes sont particulièrement ambitieux en matière d’énergie renouvelable. Concrètement, si l’interdiction validée par les sénateurs venait à s’appliquer, plus de 90 % du territoire français ne pourrait plus accueillir d’éolienne. France Energie Éolienne (FEE) ironise en indiquant qu’il ne resterait plus que le sommet du Mont-Blanc et les plages du Bordelais. Concrètement, échapperait à l’interdiction une partie de l’Aquitaine, où le vent est rare, les Hautes-Alpes et l’Isère.

Pourquoi un tel amendement ?

Gilbert Barbier, le sénateur jurassien à l’origine de cet amendement, légitime l’amendement en soulignant que les éoliennes ont un mauvais impact esthétique sur notre territoire. À noter que jusqu’à présent, la consultation d’un architecte des Bâtiments de France était déjà obligatoire lorsqu’il s’agissait d’installer une turbine, mais l’avis de ce dernier n’est que consultatif et n’a pas valeur de droit de véto. Une bonne chose selon FEE, dans la mesure où l’avis rendu est négatif dans l’écrasante majorité des cas. Rappelons que certaines zones sont d’ores et déjà protégées, à l’instar du Mont-Saint-Michel.

L’amendement, qui s’intègre au projet de loi sur la liberté de création, l’architecture et le patrimoine, devra toutefois passer devant l’Assemblée nationale avant d’être appliqué. Les professionnels de l’éolien soulignent que leur activité a permis la création de 2 000 emplois dans l’Hexagone de 2014 à 2015. Affaire à suivre.

 

Sources : ouest-france, bfmtv