Préparez-vous à tout lâcher, à laisser les convulsions vous prendre et vous secouer, à vous retrouver pliés en quatre, les veines saillantes et le souffle court, voire coupé par les saccades de rire. Bon, il n'y a peut-être pas besoin d'aller jusqu'à là : un bon rire franc ou juste un mince sourire, un froncement de sourcils caractéristique, des éclats de voix ou des gloussements irrépressibles, chacun a sa façon bien personnelle de l'exprimer, et tout le monde rit, sans exception. A l'occasion de la journée mondiale du rire, célébrée le premier dimanche de mai depuis 1998, voici quelques informations à savoir sur le rire.
Rire est toujours bon, même si dans certains contextes les gens peuvent être gênés. Le rire en soi est générateur de plaisir grâce à la sécrétion par l'hypophyse et l'hypothalamus d'endorphines, qui sont des neurotransmetteurs agissant sur les récepteurs opiacés et entraînant la libération de dopamine dans le cerveau. Les effets du rire sont donc proches de ceux des drogues opiacées (opium, héroïne, morphine) mais heureusement, sans les effets indésirables et dangereux. On parle assez souvent de "mourir de rire" sans pour autant se l'imaginer, mais le rire est effectivement dans de très rares cas mortel. Pas de doutes, par contre, sur l'efficacité du rire pour vaincre la dépression, grâce aux mécanismes de production d'endorphines.
Une journée mondiale pour une cause mondiale
Le rire est un bien intangible, donc personne ne devrait en manquer, étant donné qu'il "n'appartient" pas, qu'il ne se donne pas (sauf quand on a un fou rire, qui devient contagieux), qu'il ne s'enseigne pas mais qu'on ne peut pas l'enlever non plus. Alors comment se fait-il que nous, les Français, nous ne rigolons pas autant que les autres peuples ? Question de culture, pensent certains, d'éducation ou de langue pour les autres... Du fait de l'immense fossé qui sépare la définition de l'humour d'une personne ou d'un pays à celle d'un autre, poser la question suffit pour voir réapparaître des clichés qu'on croyait enterrés. Dommage, car il vaut mieux éviter de se moquer des autres : il est prouvé que le rire vient plus facilement quand il est partagé ; donc si on est capable de s'ouvrir à une autre culture on aura des nouvelles raisons de rire.
"On ne rit pas forcément parce qu'on est heureux, mais le rire rend les gens plus heureux."
Le rire s'auto-alimente en devenant progressivement la raison suffisante pour rire. Dans le cas d'un fou-rire, c'est un événement qui déclenche l'hilarité à l'origine, mais rapidement le fait de rire en lui-même fait rire, le plus souvent à cause du caractère déplacé de ce rire. Quand on est plusieurs, il est d'autant plus difficile de s'arrêter car le fait de voir les autres rigoler nous rappelle pourquoi on s'est esclaffé au départ, puis ce qui nous a fait rigoler ensuite, et la gêne se mélange avec la perte de ses repères et la désinhibition qui l'accompagne. Généralement, un bon fou-rire est dans l'ensemble plus agréable que douloureux, nous plonge dans un état de satisfaction et nous détend, donc on en garde un bon souvenir. Mais s'il est le plus souvent considéré comme bénéfique, parfois, il peut être trop gênant, ou mal se finir, voire être carrément facteur de douleur (crampes, toux, vomissement...). Un fou rire trop intense peut aussi déclencher un accouchement prématuré chez une femme enceinte.