Alors qu'on nous répète que la beauté est subjective, les gens beaux semblent pourtant bien mieux réussir leur vie que les autres. C'est ce que suppose une récente étude à propos des comportements dans le milieu professionnel, selon laquelle nous ne changerions pas significativement entre 10 ans et 30 ans. Ainsi, les personnes les moins attrayantes seraient les premières cibles des gens "populaires". Et la carrière risquerait d'en prendre un coup.
L'étude de Timothy Judge, de l'Université Notre-Dame, en collaboration avec Brent Scott, de l'université du Michigan, propose une observation des comportements des adultes en entreprise en fonction de la personnalité et l'apparence.
D'après les premiers résultats qui en découlent, la beauté est bien loin d'être subjective, et les conséquences sont bien réelles : comme à la cour d'école, les beaux sont populaires et appréciés, et les moins aidés de la nature resteraient les souffre-douleurs.
Être beau, la clef du bonheur ?
L'absence d'attrait physique serait considérée comme "indésirable" et "négative" au bureau : avoir un collègue pas très amusant ou une collaboratrice au physique disgracieux importerait réellement. Manifestement, cette absence de beauté ou de sympathie est ressentie comme une menace, voire même une provocation dans certains cas, qui pousse alors au conflit. À force d'être traités de façon négative, les disgracieux vont développer une méfiance des gens qui les entourent et devenir véritablement désagréables.
Les gens beaux, eux, sont attirants : concrètement, on veut se rapprocher d'eux, on veut les connaitre. Charmeurs, ils sont considérés comme plus drôles que les autres. Davantage appréciés du fait de leur beauté, on les trouve plus sympathiques et plus chaleureux, et on veut qu'ils nous apprécient. Ils sont, par conséquent, moins victimes d'hostilité de la part de l'entourage. Cette atmosphère accommodante les rendrait alors plus heureux. Mieux dans leur peau, ils deviennent ainsi véritablement plus amicaux au fil du temps.
Les beaux gagnent plus d'argent
En étant perpétuellement sur la défensive, les défavorisés par la nature ne pourraient que difficilement s'épanouir. Leur sentiment de peur et d'amertume se répercutent alors sur l'évolution de leur carrière : en provoquant un sentiment de méfiance, ils ne parviennent pas à instaurer des relations de confiance. Et dans le monde du travail, ça ne pardonne pas. Daniel Hamermesh de l'université du Texas fait un lien direct et concret entre réussite professionnelle et apparence physique, d'après plusieurs expériences.
Ce dernier a demandé à des volontaires de classer des photos de personnes, qui leurs étaient inconnues, par ordre de beauté. Après avoir recueillis tous les résultats, un classement final a été effectué. Étonnamment, le top du palmarès gagnait en moyenne 160 000 euros de plus que leurs collègues en fin de liste, sur l'ensemble de la carrière, soit 3 200 euros par an sur une carrière de 50 ans. Comme quoi, la célèbre formule "ce n'est pas l'apparence qui compte" est plutôt désuète.
Pourtant, les beaux aussi peuvent souffrir
Victimes de leur succès, souvent accusés à tort de n'être que des amateurs de relations éphémères, les beaux sont utilisés pour du court terme et des relations de surface, chez les hommes comme chez les femmes.
En effet, du coté des hommes, avoir un physique d'Apollon peut avoir des conséquences négatives. Si le vieil adage prétend qu'une "femme qui rit est à moitié dans ton lit", il est avéré par un sondage grande échelle pour men's health : 7 femmes sur 10 mettent l'humour comme qualité primordiale qu'un homme doit avoir, avant la confiance ou le courage. Mais attention aux raccourcis malheureux : être drôle n'implique pas forcément d'être beau – seule la réciproque se vérifie. Toutefois, la majorité des femmes sondées précise qu'un homme amusant ne sera certainement pas le père de leurs enfants : qui dit "humour" implique un manque de sérieux.
Du coté des femmes, être trop belle à l'entreprise peut aussi être problématique, suscitant la jalousie des autres femmes, et la convoitise des hommes. Debbie Lorenzana estime s'être faite licenciée à cause de sa trop grande beauté qui indisposait et troublait les clients de la banque dans la quelle elle travaillait. La Britannique Laura Fernee, elle, s'estime trop belle pour avoir un emploi, tout simplement : elle était gênée des regards insistants des collègues, des mots posés sur le poste de travail ou encore des relations biaisées du fait de n'être vue que comme un corps.
C'est pourquoi nombreuses sont les personnes qui veulent avoir recours à la chirurgie esthétique, pensant qu'être plus ou moins beau changera leur vie. Améliorer son corps ne modifie que la perception personnelle que nous avons de nous-même, l'estime de soi et la confiance, et donc le comportement. Mais ni le caractère ni l'humour ne peuvent changer, estime le professeur Hamermesh. Reste néanmoins que si le botox ne fait pas le bonheur, il semble y contribuer fortement.
Sources : HuffPost ; tandfonline ; gentside.com