Ettore Scola, très certainement l’un des derniers grands maestros du cinéma italien, s’est éteint mardi 19 janvier à l’âge de 84 ans. Dans ses chefs d’œuvre indélébiles, apparurent notamment à l’écran Marcello Mastroianni, Sophia Loren, Vittorio Grassman ou encore Nino Manfredi.
Ettore Scola avait beau s’être retiré du cinéma depuis quelques années, celui n’en demeurait pas moins l’un des plus éminents réalisateurs de l’âge d’or du cinéma italien encore en vie. À l’heure des hommages, nous avons sélectionné 4 de ses meilleurs films.
Nous nous sommes tant aimés (1974)
Dès 1974, Scola trouvait matière à alimenter son goût de la caricature et son penchant pour les laissés pour compte. L’occasion de se demander comment l’Italie, celle ayant donné lieu aussi bien au fascisme et à la résistance, celle qui triompha de ses démons, se retrouve quelques décennies plus tard embourbée dans un miracle économique sur fond de corruption. Admirable.
Affreux, sales et méchants (1976)
Sorte d’anti Miracle à Milan (De Sica, 1951), Affreux, sales et méchants prend un malin plaisir à dépeindre les vices du genre humain. En lieu et place des pauvres opprimés agonisant dans le silence, Scola met en scène des individus avares, mauvais, vicieux, parce qu’aliénés par le bouleversement économique. L’instantané d’un monde où les valeurs morales ont déserté. Sombre et brillant.
Une journée particulière (1977)
Probablement l’un des plus beaux films de toute l’histoire du cinéma, Une journée particulière emprunte au théâtre classique (une journée, un lieu, une action) pour mettre en scène la signature de l’axe Rome-Berlin par Hitler et Mussolini. Mais cette journée n’est non pas particulière au regard de l’évènement, mais pour la rencontre entre deux êtres écrasés par le régime. Comme s’il s’agissait de dépeindre quelque chose à mi-chemin entre un huis-clos et le forum impérial, le récit embrasse l’Histoire autant que l’histoire d’amour d’Antonietta et Gabriele. Chef d’œuvre intemporel porté par Sophia Loren et Marcello Mastroianni.
Qu’il est étrange de s’appeler Federico (2013)
Qui de mieux qu’Ettore Scola, maître du grotesque et de la mélancolie, pour rendre hommage au grand Federico Fellini ? Dans Qu’il est étrange de s’appeler Federico - clin d’œil à un poème de l’Espagnol Garcia Lorca, le poète et le cinéaste partageant le même prénom à savoir Federico -, Scola retrace sa rencontre avec Fellini au journal Marc’Aurelio dans le courant des années 50. Des regrets et des amis communs, parmi lesquels Marcello Mastroianni. Belle révérence.