D'après une étude fraîchement publiée, le fait de se déplacer à vélo dans les grandes villes aurait un effet particulièrement néfaste pour le cœur. À travers leurs recherches, les scientifiques se sont en effet aperçus que les cyclistes inhalent plusieurs milliards de particules fines, la plupart émises par les voitures diesel. Or, ces dernières limiteraient considérablement les aptitudes du cœur au cours de cet effort.
Pollution oblige, faire du vélo en ville, et ce d'autant plus dans celles embouteillées, ne serait pas si bon pour la santé. C'est en substance ce que révèle une étude réalisée par des chercheurs du Trinity College et relayée par le quotidien The Australian. En somme, la seule condition pour que les cyclistes puissent poursuivre leurs habitudes sans risque serait, comme le recommande l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de remplacer purement et simplement les déplacements en voiture par les transports publics, la marche et le vélo.
Ainsi, l'étude du Trinity College souligne que le cyclisme peut s'avérer dangereux pour le cœur et les poumons lorsque la ville traversée est polluée par des particules fines. Pas moins de 32 cyclistes en bonne santé empruntant régulièrement les routes embouteillées ont été examinés et suivis par les chercheurs. Si les piétons sont également la cible privilégiée des émissions induites par les véhicules diesel, ces derniers ne le seraient pas autant que les cyclistes, et ce dans la mesure où ils ne fournissent pas autant d'effort.
Les cyclistes respirent 2,3 fois plus de carbone noir que les autres
Pour rappel, une étude semblable réalisée par l'Université de Londres soulignait déjà en 2011 que les cyclistes en milieu urbain étaient exposés à d'importants taux de carbone noir. Cette dernière avait alors conclu que les citadins se rendant à leur bureau en vélo inhalaient 2,3 fois plus de carbone que les autres. Problème : le carbone noir est notamment tenu responsable du dérèglement des fonctions pulmonaire et peut entraîner des crises cardiaques ou une détresse respiratoire.
Pour cette raison, met en évidence l'OMS dans un guide pratique, les personnes vivant dans des villes où l'air est très pollué sont plus sujettes aux cardiopathies, aux problèmes respiratoires et au cancer du poumon que les habitants des villes où l'air est plus sain. Rappelons que l'organisation a choisi de classer la pollution de l'air extérieur en tant que cancérigène en octobre 2013. Pourquoi ? Parce que suffisamment de cas pratiques permettent de montrer que l'exposition à l'air extérieur pollué entraîne le cancer du poumon.
Éviter les zones trop fréquentées et mieux choisir ses horaires de déplacement
Comment limiter ce phénomène ? Le mieux est de ne pas circuler dans les zones trop fréquentées et d'opter pour des horaires au cours desquels le trafic est moins important. De même, il est recommandé de ne pas rouler derrière un bus ou un camion au diesel. À noter enfin que l'efficacité des masques antipollution est largement remise en question : la majeure partie des particules sont nettement trop fines pour être filtrées correctement. Toutefois, pratiquer le cyclisme reste une activité sportive particulièrement bénéfique pour l'endurance et le développement des muscles : des bienfaits qui pèsent davantage dans la balance que les dangers induits.
Sources : The Australian, Metronews, SanteLog