Le "swatting", terme emprunté à l’anglais et désignant une dénonciation de faux crime à la police, est au cœur de l’actualité française cette semaine. Une fausse alerte attentat perpétrée par deux adolescents a mobilisé les forces de police en plein centre de Paris samedi dernier. Qu’est-ce que le swatting, et que risquent les dénonciateurs de faux crimes ?
Qu’est-ce que le swatting ?
Le "swatting", dérivé de l’acronyme SWAT qui désigne les forces spéciales d’intervention de la police américaine, vient tout droit des Etats-Unis. Son principe : signaler à la police un faux incident grave ou crime commis chez un particulier afin de faire intervenir les forces de l’ordre. Ce petit jeu a pris racine dans la communauté des joueurs en ligne. En effet, plusieurs d’entre eux se filment en direct pendant leurs parties. L’auteur (ou les auteurs) du canular peuvent donc observer à loisir l’intervention de la police chez leur victime. Ils utilisent des outils brouillant leur identification (serveurs anonymes, outils affichant de faux numéros, etc.). Les deux adolescents responsables de la fausse alerte qui s’identifient comme "Tylers Swatting" et "Zakhaev Yamaha" ont expliqué à l’OBS leur geste en le qualifiant de « simple canular ». L’un d’eux a ouvertement revendiqué les faits sur sa page Facebook : "J’ai fait le pire SWATT, j’ai fait déplacé [sic] des hélico, le gouvernement, 50 voiture de flics j’suis passer [sic] en premier sur twitter, j’suis passer sur periscope, j’suis passer sur facebook, j’suis passer sur BFMTV et 10 journal hihi #églisefuck #flicKO."
Que risquent les dénonciateurs de faux crimes ?
Le swatting est une pratique illégale, dangereuse et sévèrement condamnée par la justice. L’auteur du canular, le "swatter" peut être jugé pour fausse dénonciation de crime. L’ article 322-14 du code pénal prévoit deux ans de prison et 30 000 euros d’amende pour "le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information dans le but de faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise". L’année dernière, des milliers de personnes ont vu l’arrestation de Bibix, un gamer français arrêté devant son ordinateur par la police. Un swatteur avait contacté les forces de l’ordre en affirmant que le gamer venait de tuer sa femme. Les auteurs du canular ont été arrêtés et jugés. Ils ont écopé de peines allant de 6 mois de prison avec sursis à 2 ans fermes.
Sources : LeFigaro.fr, RTL.fr, Numerama.com