D’après une étude de l’INED publiée le 12 avril 2016 qui s’intéresse au niveau de diplôme des conjoints lors de leur première union, l’infériorité académique de la femme au sein du ménage qui était la norme au XXe siècle s’est inversée.
Une révolution sociétale
En moyenne les femmes sont à présent plus diplômées que leur mari. L’auteur de cette étude Milan Bouchet-Vallat, sociologue et enseignant à l’université Paris 8, explique que “les normes de féminité qui prévalaient jusque dans les années 1960 ont changé. Avant cette date, les hommes nés avant la deuxième guerre mondiale avaient tendance à considérer qu’une femme dotée d’un diplôme élevé pouvait se désintéresser de la vie familiale“.
Mais les inégalités perdurent
L’INED indique, malgré cette évolution à priori positive, que le salaire des femmes est toujours sensiblement inférieur à celui des hommes, et ce pour le même travail effectué. Les femmes ayant effectué leurs études à Science Po sont par exemple, d’après l’économiste Anne-Boring, payées 30% moins que leurs confrères masculins un an après leur entrée dans le marché du travail. Cet écart s’observe dans de nombreux secteurs. Aux États-Unis, la moyenne est d’un écart de 10% entre le salaire d’une femme et celui d’un homme pour le même travail, le même niveau d’étude et la même expérience.
Un rapport publié récemment par l’Organisation internationale du travail a montré qu’à ce niveau la situation des femmes actives dans le monde ne s’était pas améliorée depuis ces vingt dernières années. Pire : les femmes connaissent plus le chômage que les hommes alors qu’elles sont plus diplômées. 46 % des femmes en âge de travailler (à partir de 16 ans) étaient actives en 2015 contre 72 % des hommes.
Plus les postes sont élevés, plus la tradition se fait lourde
Au sujet des salaires en France, l’INSE a dévoilé en 2013 que ces inégalités allaient crescendo lorsque le poste concerné était plus hiérarchiquement élevé. Plus le salaire est important plus l’écart se creuse en hommes et femmes : à même niveau d’étude et expérience, une femme appartenant au pourcentage des cadres les mieux rémunérés toucherait en moyenne 34,58 % de moins qu’un homme pour le même poste.
Les clichés ont la peau dure
Parallèlement à cela, les femmes restent sous-représentées dans les disciplines scientifiques et sont souvent amenées à se diriger vers des filières moins lucratives.
Qui plus est, le modèle qui fait du statut de l’homme une donnée prédominante dans la fondation d’un foyer ou d’une relation de couple perdure et provoque une plus grande difficulté pour les hommes non diplômés à trouver une compagne. L’écart s’agrandissant, cette donnée ne paraît pas prête à s’inverser de sitôt.
Sources :