Il n'est pas rare d'entendre les hommes se plaindre que les femmes sont trop bavardes. Mais s'agit-il vraiment d'un cliché misogyne ? D'après Science World Report, une explication biologique se cacherait en réalité derrière cette affirmation masculine classique. Les femmes détiendraient en effet dans leur cerveau davantage de "protéines du langage" que les hommes.
Comme le révèlent les recherches citées par le site internet Science Mag, les jeunes filles apprennent le langage bien plus rapidement que les jeunes garçons. Et d'après d'autres études mentionnées par Science World Report, les femmes parleraient en moyenne trois fois plus que les hommes. Ainsi, une femme prononcerait quelques 20 000 mots par jour en moyenne là où l'homme n'en émettrait que 7 000. En outre, toujours selon l'étude, les femmes parleraient en général plus vite et dédieraient une portion plus importante de leur cerveau au langage.
À l'origine de cette différence : une protéine
D'après une enquête réalisée par l'école de médecine de l'Université du Maryland et publiée dans The Journal of Neuroscience, une protéine serait à l'origine d'une telle différence entre hommes et femmes. Cette dernière, appelée FOXP2, a un rôle essentiel dans la production du langage. Ainsi, selon des tests réalisés sur des rats par l'équipe de recherche de l'Université du Maryland, les jeunes mâles qui possèdent deux fois plus de FOXP2 que les femelles dans leur cerveau émettent jusqu'à deux fois plus de cris ultrasoniques.
À l'issue d'une telle découverte, les chercheurs ont appliqué cette étude aux humains, en particulier à des enfants âgés de 4 à 5 ans décédés dans des accidents. Résultat : la quantité de FOXP2 est en moyenne 30 % plus importante chez les filles que chez les garçons.
Une étude contestée
Depuis sa publication dans Science World Report, l'article a fait l'objet de plusieurs attaques émanant pour la plupart de blogs spécialisés. C'est notamment le cas de Language Log, qui remet en cause les modalités de l'étude citée par Science Mag. Pour celui-ci, qui s'appuie sur des recherches menées dans six universités aux États-Unis et au Mexique, les hommes et les femmes emploieraient environ le même nombre de mots, soit 16 000 par jour.
Reste néanmoins un point d'entente entre les deux camps : la protéine FOXP2 est une molécule jouant un rôle crucial dans la communication des mammifères. Cette dernière pourrait même prochainement permettre d'en savoir plus sur la formation du langage.
Sources : Science Mag, Language Log