Le 10 novembre, Emmanuel Macron a déclaré être favorable à la rémunération des fonctionnaires au mérite. Il a toutefois précisé que les performances des agents du service public ne peuvent être évaluées avec les méthodes utilisées dans le privé.
Interviewé sur Europe 1, le ministre de l’Économie a déclaré que le mérite devrait être pris en compte dans la rémunération des fonctionnaires. Il a tenu à préciser qu’il s’agissait de sa conviction personnelle.
La rémunération des fonctionnaires au mérite pourrait être la règle dans un avenir proche. “Je pense qu'il faut accroître la part de mérite, la part d'évaluation, dans la rémunération de la fonction publique”, a déclaré mardi dernier le ministre de l’Économie au micro d’Europe 1. Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, a également fait savoir sur BFMTV qu’elle adhère au principe, à condition que la décision soit prise d’un commun accord avec les syndicats. Un changement de position notable pour celle qui avait supprimé la prime au mérite instaurée par Nicolas Sarkozy en 2009.
Une expérimentation à Suresnes en 2016
La ville de Suresnes, dans les Hauts-de-Seine, appliquera la rémunération au mérite de ses agents à partir du 1er avril 2016. “Il s'agit de faire en sorte que ceux qui sont moins motivés le soient davantage et que ceux qui sont déjà motivés ne se démotivent pas”, selon Christian Dupuy, maire de la ville.
Macron : ennemi des fonctionnaires ?
En septembre, le ministre de l’Économie avait déjà suscité l’indignation au sein du PS en déclarant au cours d’un débat en petit comité que le “statut des fonctionnaires n’était plus justifiable”. Des propos qui lui ont valu de s’attirer la foudre de Martine Aubry, maire de Lille. Le président de la République avait alors lui-même recadré son ministre en se disant “attaché” au statut de la fonction publique.