L'Ined vient de publier une étude évoquant l'"infécondité volontaire" des Français. Ces derniers seraient 5 % à indiquer ne pas souhaiter d'enfants, et ce en dépit de la pression sociale omniprésente.
D'après une étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined), 6,3 % des hommes et 4,3 % des femmes seraient réfractaires au biberon. Une minorité que certains ont surnommé les "no kids". Ceux-ci seraient nettement plus rares quand ils sont en couple : c'est le cas de 3 % des femmes et 5 % des hommes. Une tendance presque inexistante parmi les couples de plus de 35 ans : ces derniers seraient en effet une large majorité à être parent ou à vouloir le devenir, selon l'étude. Tant et si bien que choisir de ne pas avoir d'enfant reste un choix à contre-courant.
D'ailleurs, cette décision est en général mal considérée en France, où le taux de fécondité est l'un des plus élevés de l'Union européenne (1,99 enfant par femme). Pour Charlotte Debest et Magali Mazuy, les auteures de l'étude, la pression sociale pour avoir des enfants est importante, et ce surtout lors de la pleine fécondité, soit entre 25 et 35 ans.
Qui sont les résistants à la parentalité ?
S'agissant des femmes qui ne sont pas en couple, ce sont surtout des diplômées. L'Ined souligne que celles-ci ont un parcours de vie différent de schémas traditionnels de socialisation. Paradoxalement, les hommes sont quant à eux plus nombreux à vouloir des enfants quand ils ont un haut niveau d'études.
À noter que contrairement aux idées reçues, cette minorité est loin d'être malheureuse. Et pour cause : l'épanouissement personnel serait au rendez-vous pour les "no kids". Ainsi, 79 % des femmes et 83 % des hommes déclarent se sentir bien sans enfant. En outre, ce choix serait en général mûrement réfléchi.
L'étude de l'Ined s'appuie entre autres sur les données de l'étude "Fecond" menée en 2010 auprès de 8 648 personnes et d'une enquête réalisée entre 2009 et 2010 auprès de 51 personnes.
Sources : LeMonde, INED