Un sondage Ifop publié ce lundi montre qu’une majorité de Français aurait tendance à se méfier des médicaments génériques. L’origine asiatique de 80 % d’entre eux (contre 50 % des médicaments brevetés) n’est pas étrangère à cette réticence hexagonale.
La question de la confiance de l’opinion publique envers les génériques revient régulièrement en France. Ces derniers sont en effet bien moins chers que les originaux (princeps) car ils ne sont que des copies non brevetées. Alors que celles-ci sont souvent encouragées par la Sécurité sociale, un sondage d’opinion Ifop dévoile aujourd’hui une nette baisse de confiance des consommateurs dans les génériques. A première vue, ce revirement pourrait être lié au passage d’une nouvelle loi les contraignant à payer d’avance pour obtenir le princeps. En réalité, c’est l’origine de ces copies qui posent problème : alors qu’un princeps ne sera originaire qu’à 50 % maximum des pays asiatiques, la proportion grimpe à 80 % pour les génériques (les matières premières sont majoritairement issues de Chine et d’Inde). L’étude Ifop a été réalisée du 18 au 21 septembre 2012 sur un échantillon de 1 009 personnes majeures.
Quelles solutions ?
Le manque flagrant de contrôles de ces centres de productions indiens et chinois choque et inquiète de nombreux Français : la Direction européenne de la qualité des médicaments n’aurait mené que 18 inspections en Asie en 2011, selon ses propres données. Celles-ci ont donné lieu à la suspension d’autorisation de 29 sites. Il y en aurait des milliers d’autres qui échapperaient à tout contrôle. Face à l’inefficacité de certains génériques ces derniers temps, une solution est proposée : le consommateur doit savoir d’où viennent les matières premières ayant abouti au générique. Une simple indication de cette provenance sur l’étiquette serait un grand pas en avant. Une consultation a été ouverte dans plusieurs médias pour récolter l’avis des Français sur cette possibilité.
Selon l’assurance maladie, les génériques coûtent 30 % de moins que les princeps. Certains médecins, comme Guy Vigneau qui exerce au Mesnil-en-Thelle (Oise), s’insurgent contre l’usage des génériques et la publicité qui leur est faite. Selon ce médecin, les génériques peuvent contenir jusqu’à 20 % de principe actif en moins et ne peuvent pas être, logiquement, aussi efficaces que leurs modèles.