D'après une étude révélée vendredi par l'Institut national de veille sanitaire (INVS), la France et par extension les Français sont beaucoup plus contaminés par les pesticides que les Allemands, les Américains ou encore les Canadiens.
Tandis que l'Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) vient tout juste de publier une liste des aliments contenant le plus de pesticides, l'Institut national de veille sanitaire (INVS) en profite à son tour pour présenter les résultats d'une enquête sur la nutrition et la santé des Français menée en 2006-2007. Selon cette dernière, les Français seraient – contrairement aux idées reçues – plus concernés que les Allemands, les Canadiens et les Américains par les pesticides.
Grande première pour l'INVS, cette étude a consisté à mesurer la concentration de pesticides dans notre organisme. Pour ce faire, 400 personnes ont été sélectionnées pour une analyse de concentrations urinaires. Résultat : les niveaux de pesticides se sont révélés considérablement plus importants que les moyennes de nombreux autres pays. Pour cette raison, l'Institut national de veille sanitaire considère qu'un point d'orgue doit être donné au contrôle des pesticides organophosphorés et pyréthrinoïdes – très élevés en France en comparaison aux autres pays du même acabit.
Comment expliquer le phénomène ?
Pour l'INVS, c'est la consommation de certains aliments et l'usage domestique de pesticides, comme les traitements antipuces dans les potagers, qui joueraient un rôle décisif sur ces concentrations. D'autre part, même si la concentration de polycholorobiphényle (PCB) a été divisée par trois en l'espace de 20 ans (1986-2007), selon les analyses de sang effectuées, pas moins de 13 % des femmes en âge d'avoir des enfants (18-45 ans) et près de 1 % des adultes avaient des niveaux plus importants que ceux préconisés par les autorités sanitaires.
Pour rappel, une grande majorité des pesticides (90 %) est utilisée dans l'agriculture, la plus faible portion par les jardiniers et les usages collectifs tels que les voies ferrées. Au cours des derniers mois, de nombreuses études ont montré que les risques d'exposition aux pesticides étaient encore très importants en France, notamment chez les agriculteurs et les viticulteurs. En parallèle, les médecins relèvent la recrudescence de maladies telles que les cancers ou encore les troubles de la fertilité.