À plus d’un titre, les résultats publiés par l’APEC concernant la promotion 2013 sont inquiétants. De tous les cadres, les managers et les ingénieurs sont ceux obtenant les meilleurs résultats sur le marché de l’emploi.
Toutes les écoles d’ingénieurs, business schools et autres masters d’universités s’y engagent : leurs formations garantissent toutes un taux d’employabilité optimal. Quitte à promettre monts et merveilles. Résultat, les étudiants y voient l’assurance d’échapper au chômage et d’accéder à un salaire sinon important, dans un premier temps conséquent. Malheureusement, l’étude annuelle de l’Association pour l’emploi des cadres, l’APEC, portant sur les jeunes diplômés à bac + 5 et plus, rendue publique le 1er octobre, montre que ces engagements ne sont que partiellement respectés. Certes, les obtentions de CDI à la première embauche sont en hausse pour les cadres, et le constat est plutôt positif, compte tenu de la situation économique. Pour autant, certaines zones d’ombre méritent d’être éclaircies.
Par exemple, il faut noter que le taux d’emploi des jeunes douze mois après avoir décroché leur diplôme est toujours bas. De même qu’en 2013, ce dernier ne dépasse pas 63 %. Un niveau en baisse de 7 points en comparaison à la génération des diplômés de 2011, et de 9 points par rapport à 2010. Pour le directeur général de l’APEC, Jean-Marie Marx, la situation des jeunes diplômés est "stable mais préoccupante". Ainsi, au cours de l’année 2013, notamment, les recrutements de jeunes diplômés au statut de cadre ont reculé de 4 %. C’est 37 100 postes de moins.
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Managers et ingénieurs, fleurons des jeunes cadres
En jetant un œil sur la situation en fonction du diplôme, les choses sont plus inquiétantes encore. Comme les années précédentes, les jeunes cadres tirant le mieux leur épingle du jeu sont les ingénieurs et les managers : leur taux d’emploi atteint 69 % - c’est 11 points de plus que ceux titulaires d’un master universitaire. Évidemment, ce résultat montre que les formations dites "professionnalisantes", à l’instar du commerce, de l’informatique ou des sciences de l’ingénieur permettent d’accéder à plus de débouchés.
Alors qu’un certain nombre de masters d’universités disposent d’un taux très alarmant : c’est le cas de la sociologie ou de la philosophie, où 62 % des jeunes diplômés recherchent encore du travail un an après avoir quitté les bancs de la fac. Même chose pour 63 % des diplômés en biologie et 59 % de ceux issus de LEA (langues étrangères appliquées). Pire : certains secteurs qui paraissaient, il y a peu, plein de promesses, obtiennent également un niveau d’insertion bas : 50 % des diplômés de l’environnement et de l’écologie sont ainsi au chômage un an après la fin de leurs études.
À l’opposé, les changements apportés au fonctionnement des écoles de commerce au cours des dernières années ont amélioré la situation des étudiants. Depuis quelque temps, ceux-ci doivent définir leur parcours selon leurs compétences. Pour ce faire, un important travail d’accompagnement, entre autres avec l’aide de coachs en ressources humaines, est réalisé. En pratique, les étudiants passent des tests dès leur première année d’étude pour leur permettre de mieux se connaître et mieux envisager un secteur professionnel plutôt qu’un autre.
Qui sont les cadres les mieux rémunérés ?
Enfin, ces observations de l’APEC se vérifient au niveau des salaires. Ainsi, les jeunes diplômés les mieux payés sont ceux issus des écoles d’ingénieurs, dont la rémunération moyenne annuelle brute s’élève à 32 400 euros en moyenne (contre 31 500 euros pour ceux sortant des business schools). Loin derrière, les titulaires de masters d’universités obtiennent quant à eux à peine 24 000 euros..., alors que la moyenne des jeunes cadres s’élèvent à 28 700 euros.
Un gouffre qui s’explique entre autres par une recherche d’emploi débutée trop tardivement – un mauvais point à l’heure où le contexte est souvent pénalisant pour les débutants.
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Comment optimiser ses chances de décrocher un premier emploi ?
Pour Jean-Marie Marx, les étudiants doivent nécessairement commencer à chercher du travail avant de décrocher leur diplôme, et de manière générale adopter une démarche professionnelle le plus tôt possible. Pour ce faire, il faut donc être en mesure de cibler un marché potentiel, pour ensuite envoyer des candidatures et diffuser des CV sur mesure en mettant en avant ses premières expériences. Une démarche qui devrait selon lui faire l’objet d’un apprentissage à l’université.
Sources : apec, latribune, itespresso