La France retombe officiellement en récession au premier trimestre

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Selon les chiffres publiés par l'Insee mercredi 15 mai, le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,2 % au premier trimestre, après une contraction de 0,2 % de l'activité sur les trois derniers mois de 2012. C'est la définition d'une récession selon l'Institut : deux trimestres de croissance négative consécutifs.

Même si les économistes minimisent la portée de cette information en parlant d'une récession "technique" voire "symbolique", et que le ministre de l'Economie estime qu'elle était "largement due à l’environnement de la zone euro", reste que le PIB a connu une croissance nulle ou négative sur l'année 2012 (le calcul du PIB peut être révisé jusqu'à 2 ans plus tard). Après avoir révisé à la baisse la croissance du 3e trimestre 2012 (de 0,1 % au lieu de 0,2 %), l'Insee a en revanche révisé à la hausse la croissance de 2011, à 2,0 % au lieu de 1,7 %. Ce nouveau coup de semonce n'en est pas moins un mauvais signe pour le pays : tous les voyants sont au rouge, et les prévisions du FMI sont au moins aussi pessimistes. De son côté, le gouvernement maintient sa prévision de croissance de 0,1 % en 2013, malgré un premier trimestre négatif. Pour ce dernier, "la France se porte un peu mieux que le reste de la zone euro".

   Les Hauts-Fourneaux de la commune d'Anzin (nord) sur une carte postale ancienne (1914). Source : Claude Villetaneuse/Wikipédia

Le gouvernement maintient son objectif malgré le vent contraire

En Conseil des ministres, François Hollande à jugé que la situation était "grave", mais moins difficile qu'en 2008 et 2009 où la France avait alors connu une contraction de 3,1 % de son PIB. L'activité reste cependant à son point mort depuis plus d'un an. Les mauvaises nouvelles n'arrivant jamais seules, le pouvoir d'achat des ménages français a baissé de 0,9 % en 2012 (soit plus du double de la première estimation faite par l'Insee, battant un record de 30 ans selon Le Parisien). En conséquence, la consommation - qu'on considère comme le principal moteur de la croissance en France - a continué à reculer début 2013 de 0,1 %.

La baisse de consommation concerne d'abord l'activité du secteur de l'automobile, qui se contracte de 7 %, mais aussi le secteur de l'hôtellerie-restauration, où l'activité recule de 1,5 %. L'Insee a par ailleurs évalué l'inflation en 2012 à 1,9 %, après 2,1 % l'année précédente. La dette continue de grimper, à 90,2 % du PIB (1 833,8 milliards d’euros), en 2012, après 85,8 % (1 716,9 milliards d’euros) l’année précédente. En 2012, le salaire moyen par tête a ralenti son augmentation (+1,9 % contre +2,2 % en 2011). L’institut observe également que les impôts sur le revenu et le patrimoine payés par les ménages ont augmenté plus vite en 2012, de 10,2 %, "essentiellement sous l’effet de la mise en œuvre de nouvelles mesures fiscales, votées avant et après les élections".

   Hauts-fourneaux de Völklingen



Sources : Le Parisien, Le Monde