La majorité des jeunes (96 % d'entre eux) se considère en bonne santé, et ce malgré les résultats catastrophiques des récentes études sur le sujet. Et 1 sur 2 déclare même avoir une santé excellente. Pourtant, la consommation d'alcool et de cigarettes augmente, les drogues se banalisent, les rapports sexuels sont imprudents, la qualité de l'alimentation se dégrade... Bref, l'univers étudiant est vendu comme un enfer. Et pourtant, il n'altère en rien cet optimisme.
L'INPES a publié son dernier rapport sur la santé des jeunes . Il présente les résultats d'une enquête annuelle, répétée depuis 1992 afin de suivre l'évolution des habitudes de la population jeune. Cette édition dévoile l'état de santé de plus de 6 000 jeunes de 15 à 30 ans, en France, et leur rythme de vie.
Des risques gérés pour un usage de qualité
Les 15-30 ans se déclarent très bien informés des dangers des drogues, de l'alcool et autres substances de fête : entre internet, la télévision, les publicités, tous les sujets du moment tournent en boucle depuis quelques mois. Il en va de même pour la nourriture : tout le monde connait les slogans "manger bouger", "5 fruits et légumes par jour", "mangez bien, mangez diversifié" et de nombreux autres. Et même si les jeunes les connaissent bien mieux que les plus vieux, ils ne les respectent pas pour autant : 71 % des 12-30 ans savent qu'il faut manger 5 fruits et légumes par jour pour être en bonne santé mais seuls 6 % l'appliquent.
Or, trouver des informations précises est désormais simple et rapide, et pour un peu plus d'1 jeune sur 10, cela a changé radicalement sa vie. Donc s'ils adoptent ce type de vie, ce n'est pas dû à une méconnaissance des risques. C'est peut-être même parce qu'ils ont une très bonne connaissance de ces risques qu'ils se permettent de les prendre. Drogues et alcool, nuits blanches ou "malbouffe" ne font plus peur désormais, et leur usage est régulier, maitrisé et apprécié. La prévention deviendrait-elle une sorte de pression de laquelle il faut se libérer ? Peut-être bien.
Les jeunes n'ont plus peur
En effet, une étude avait déjà montré que les jeunes, dans leurs rapports sexuels, délaissent les règles de prévention que l'on voit placardées partout en France, et n'utilisent plus de préservatif, par flemme, par gêne, ou autres raisons. Ainsi, la consommation de tabac suit le même schéma : alors qu'elle avait baissé dans les années 2000, elle remonte en flèche depuis quelques années ; l'alcool a été si diabolisé qu'il est devenu le fruit interdit, qu'il fallait évidemment obtenir : l'ivresse rajeunit d'années en années. Si, comme dit l'adage, les règles sont faites pour être transgressées, l'erreur aura sans doute été de confondre "conseil de santé" avec "obligation de vie".
Par conséquent, 1 jeune sur 3 fume régulièrement, 1 sur 4 boit jusqu'à l'ivresse absolue chaque mois, en moyenne le premier joint de cannabis se fait à 17 ans, et tous dorment à peine plus de 7h. Avec ce rythme de vie, 80 % des hommes et 70 % des femmes s'estiment être en forme. Le jeune d'aujourd'hui semble vouloir davantage gérer lui-même son style de vie, à l'aide d'internet et de ses propres expériences. C'est peut-être un moyen pour lui de s'affranchir des nombreuses règles dictant un quotidien, qui finalement n'est pas le sien.
Sources : Terrafemina ; le Point ; INPES