L’Assemblée nationale a adopté à l'unanimité une proposition de loi du parti socialiste intégrant plusieurs directives destinées à lutter contre le gaspillage alimentaire. Inutile et préjudiciable, cet excédent coûte plus de 12 milliards d'euros chaque année au contribuable.
Exposée par le député Guillaume Garot, précédemment secrétaire d’État délégué à l'Agroalimentaire, cette proposition de loi a été entérinée par plus de 300 députés de tous bords. Elle comprend plusieurs mesures introduites par les textes relatifs à la transition énergétique, mais censurés par la décision du Conseil constitutionnel qui n’y voyait aucune relation directe avec les autres dispositions législatives.
Cette nouvelle loi contre le gâchis suggère notamment d'interdire aux grandes surfaces de se débarrasser abusivement de la nourriture. De même, elles ne pourront plus intoxiquer volontairement leurs invendus en les traitant, par exemple, avec de la javel. Cette proposition de loi prévoit également que l’industrie de la grande distribution signe un accord avec une association de solidarité pour faciliter la distribution des produits alimentaires.
L'ancien ministre souligne qu'en France, chaque habitant jette à la poubelle en moyenne vingt à trente kilos de produits alimentaires, dont sept encore conditionnés. "Cela correspond à près de 100 euros de pouvoir d'achat perdu par personne. À l'échelle de notre pays, chaque année, ce sont 12 à 20 milliards d'euros gaspillés", poursuit-il.
"Aujourd'hui, plus de 30 % de la production alimentaire mondiale est jetée", dénonce-t-il. Alors que la conférence sur le climat qui se déroule à Paris (COP 21) s'achève, Guillaume Garot précise aussi "qu'à l'échelle de la planète, le gaspillage alimentaire est l'équivalent d'un troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre, après la Chine et les États-Unis".
Cette proposition de loi sera soumise aux sénateurs début 2016.