Depuis quelques mois, une rumeur persistante laissait supposer qu'une pointure du cinéma américain s'emparerait à son tour des rênes de la présidence du jury du 66ème Festival de Cannes. Après une série de rébus envoyés depuis son compte Twitter pour faire deviner l'identité de l'inconnu, Gilles Jacob, président du Festival de Cannes, a vendu la mèche. Son nom : Steven Spielberg.
Scorsese, Burton, Eastwood, Tarantino… le Festival de Cannes nous a souvent habitués à confier la présidence de son jury à quelques-uns des plus grands réalisateurs américains. Force est d'ailleurs de constater que le papa d'E.T. l'extra-terrestre et des Dents de la Mer était l'un des rares à ne pas figurer dans son tableau de chasse. Jeudi 28 février sur France Inter, le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, se disait "fier d'accueillir Steven Spielberg", soulignant que ses films et son engagement "font de lui, année après année, l'égal des plus grands cinéastes d'Hollywood".
De son côté, le réalisateur geek de génie s'est exprimé dans un communiqué officiel en indiquant qu'il s'agissait pour lui d'un "immense honneur et un privilège de présider le jury d'un festival, qui ne cesse de prouver, inlassablement, que le cinéma est le langage du monde". Pour rappel, Steven Spielberg n'a par le passé que très rarement obtenu de prix au Festival de Cannes – excepté un prix du scénario en 1974 pour Sugarland Express – et ses films avaient souvent été présents hors-compétition à Cannes. Alors qu'il vient de manquer un troisième oscar personnel dimanche 24 février, cette invitation sonne un peu comme une planche de salut.
Un parcours étonnant
Dans l'histoire du cinéma, rares sont les réalisateurs à avoir dessiné une trajectoire aussi singulière que Steven Spielberg. En l'espace de quelques décennies, ce bricoleur de génie qui, à l'âge de 25 ans, subjuguait déjà tout le monde avec Duel, un film réalisé sur une simple route de montagne californienne, est devenu un monstre sacré du cinéma. Abraham Lincoln, la Shoah, l'esclavage, les dinosaures, l'archéologie, les extraterrestres… des sujets aussi pertinents qu'hétérogènes lui sont passés entre les mains, souvent traités avec brio. Longtemps déprécié par les cinéphiles les plus incorrigibles, l'inventeur du blockbuster n'a pas fini d'éblouir.
Sources : Twitter, France Inter