Seriez-vous capable de vous repérer dans une ville sans GPS ? Il est loin le temps où nous n’avions qu’une carte pour nous déplacer. Cette nouvelle habitude aurait visiblement modifiée notre façon de percevoir notre façon de nous orienter dans l’espace. Pourtant même si nous faisons entièrement confiance au numérique, ce remplacement du papier est-il aussi bénéfique?
Depuis son commencement en mai 2007, des milliers de voitures Google Street ont parcouru près de 39 pays permettant l’accès en quelques clics à des photos de rues et de paysages comme si nous y étions.
Google Street aurait modifié nos comportements
Ce navigateur numérique est devenu un véritable outil indispensable pour certains. Il évite surtout les mauvaises surprises à ses utilisateurs : soucieux de connaitre l’environnement dans lequel ils vont vivre pour un voyage, les piétons auraient tendance à vérifier les environs du lieu où ils vont dormir. Google Street devient utile pour s’organiser et repérer les lieux utiles (supermarché, restaurants, bars).
Alors qu’autrefois les guides touristiques étaient notre unique moyen de savoir ce qu’un lieu nous réservait, Google Street les remplace progressivement.
On élimine ainsi toutes les incertitudes que l’on pourrait avoir sur une ville. Toujours dans cette optique d’être rassurés, certains n’hésitent pas à vérifier le quartier où ils envisagent l’achat d’une maison.
Les chercheurs estiment que notre façon d’appréhender l’environnement est désormais différente. Le danger serait de toujours croire Google Street et les navigateurs mobiles et ainsi de déclencher une sorte de routine. Les gens s’y connectent de façon systématique pour répondre à leurs attentes, cela devient normal pour eux de l’utiliser à ces fins pratiques.
Des repères spatiaux moins marqués
Il semblerait que le coût de notre commodité serait donc notre orientation spatiale. Un fait confirmé par des études allemandes et japonaises.
Le site Atlantic Cities a en effet publié l’étude d’un chercheur allemand, Stefan Münzer, qui effectuait des expériences sur deux groupes différents dans un zoo. Un groupe disposait d’une navigation mobile tandis que le second d’une simple carte. Ils avaient tous deux pour objectif de se rendre à un endroit précis.
Lors de leur traversée, ils ont subi des tests. Tout d’abord, des questions ont été posées à l’aide de photos, pour évaluer leur capacité à se rappeler les directions empruntées. Enfin, les cobayes devaient réussir à replacer les intersections et directions précédentes sur une carte à nouveau au moyen d’images. Le groupe possédant un GPS n’a réussi que le second test, tandis que ceux possédant une carte ont réussi les deux.
Cette étude nous prouve que le fait de posséder un navigateur mobile nous procurerait plus de difficultés à mémoriser, coder et imaginer des cartes cognitives. Les applications de navigations mobiles amoindriraient notre sens de l’orientation spatiale.
Plus lents avec un GPS ?
Et même si l’on trouve le GPS utile, pratique et plus rapide, une étude japonaise nous prouve l’inverse. En comparant les utilisateurs d’une carte et ceux d’un GPS, elle montre que les piétons équipés d’un navigateur mobile seraient plus lents, emprunteraient des chemins plus longs, réaliseraient plus d’arrêts et leurs croquis seraient peu détaillés. Même si cela évite de nous perdre, les navigateurs mobiles nous ralentiraient.
En plus d’amoindrir le sens de l’orientation de chacun, cette hypothèse est universelle puisqu’elle est similaire d’un continent à un autre. Cela devient un vrai problème dans une situation de crise où une panne générale arriverait, un cas plutôt rare certes, mais qui permet de nous questionner sur nos nouvelles habitudes qui n’étaient pas aussi communes par le passé.
Sources : theatlanticcities.com ; bbc.co.uk ; atlantico.fr