Plus des trois quarts des 15-30 ans, qui ont pour habitude d’écouter la musique trop fort, seraient concernés par des problèmes auditifs, selon une récente étude Ipsos portant sur le rapport des jeunes au son.
Les 15-30 ans sont très nombreux à écouter de la musique au casque trop fort et trop longtemps. C’est en tout cas ce que pointe une étude Ipsos menée dans le cadre de la douzième édition de la Semaine du son. Celle-ci révèle que 10 % d’entre eux ne réduisent jamais le volume, et que plus de 75 % ont déjà ressenti des acouphènes, pathologie qui se caractérise par des bourdonnements ou sifflements dans les oreilles. Pire, certains affirment même avoir déjà fait l’objet d’une perte d’audition, à l’issue d’une exposition sonore trop importante.
Le problème, comme le mettent en évidence les spécialistes, c’est que les jeunes font comme si le vieillissement n’existait pas. Pour eux, l’idée est un peu de tester ses limites, de se faire plaisir en écoutant fort, quitte à se mettre en danger. Autre problème : 89 % des 15-30 ans affectionnent tout particulièrement le casque audio et les écouteurs, et 61 % l’utilisent en particulier avant d’aller dormir. Or, il s’agit de facteurs aggravant en matière d’exposition sonore. Et les spécialistes de préciser que de par sa nature, le casque obstrue – et ce davantage que les oreillettes – le conduit auditif. Problème : le son est alors totalement concentré sur le tympan.
Vers des générations de sourds ?
Contrairement aux idées reçues, les troubles auditifs ne sont donc pas le lot des séniors. Bien que conscients des risques, les 15-30 ans sont malheureusement 98 % à abuser du son. L’ennui, c’est que les dommages causés par une telle pratique sont en général irréversibles : un acouphène se poursuivant sur plusieurs jours est ainsi le plus souvent effective pour toute la vie.
En pratique, cela ne veut pas dire pour autant qu’il est nécessaire d’éviter de se rendre aux concerts ou en boîte de nuit. Non, l’idée est simplement de prendre en compte le phénomène pour ensuite s’exposer de façon plus raisonnée, en faisant par exemple des pauses entre les moments d’exposition et en portant systématiquement sur soi des bouchons de protection adaptés.
Sources : francetvinfo, liberation