Sept Français sur dix affirment qu’ils ne se feront pas vacciner contre la grippe cette année, selon un sondage IFOP du 12 octobre. Alors que 52 % des personnes interrogées soulignent son inutilité, 22 % pointent ses supposés risques. Face au phénomène, le ministère de la santé se montre inquiet.
D’après un sondage IFOP commandité par le Groupement de pharmaciens PHR, plus de sept Français sur dix ne comptent pas se faire vacciner contre la grippe cette année. Parmi eux, 52 % le jugerait inutile et 22 % risqué. Une défiance n'est pas sans inquiéter le ministère de la santé.
Disponible depuis le 12 octobre dans les pharmacies, le vaccin serait nettement plus efficace que celui de l’an passé. Celui-ci intégrerait cette fois la souche du virus H3N2, celle-là même qui était prédominante durant l’hiver 2014-2015. Concrètement, le résultat serait efficace à 60 %. C'est nettement mieux que l’an passé - où le pourcentage ne dépassait pas les 30 %.
18 300 décès au cours de l’hiver 2014-2015
Pour les autorités sanitaires, la grippe n’est pas à prendre à la légère. Et pour cause : l’an passé, elle avait entraîné 18 300 décès, dans la plupart des cas chez des personnes âgées de plus de 65 ans. D’après l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), 2,9 millions de personnes auraient dans l’ensemble consulté pour un syndrome grippal.
À noter que pas loin de 10 millions de Français "à risque" sont sur le point de recevoir un courrier de l’Assurance-maladie leur garantissant une vaccination gratuite. Si huit personnes sur dix concernées sont âgées de plus de 65 ans, celles concernées par certaines pathologies comme l’asthme ou l’insuffisance pulmonaire en bénéficieront également.
Une défiance qui n’est pas sans risque
L’argumentaire du professeur Henri Joyeux, principal opposant au vaccin qui lui reproche son inefficacité et son accointance avec les laboratoires, rencontre un franc succès auprès du public. Un problème, pour la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui souhaite communiquer plus largement sur l’importance du vaccin.
Rappelons qu’à défaut de couverture vaccinale suffisante, des épidémies importantes pourraient se déclencher. C’est par exemple ce qui était arrivé en France de 2008 à 2011, période au cours de laquelle la rougeole avait entraîné 1 000 pneumopathies graves et dix décès.