Une étude américaine qui vient d'être publiée dans la revue médicale British Medical Journal montre qu'il existerait un lien entre le risque d'hémorragie post-partum et la prise d'antidépresseurs chez les femmes enceintes, durant le dernier mois de grossesse.
Le Nouvel Observateur rapporte que 7 à 19 % des femmes enceintes dans les pays industrialisés seraient dépressives. Entre 2000 et 2007, 106 000 femmes enceintes âgées de 12 à 55 ans ont été suivies par des chercheurs. Chacune était atteinte d'un trouble de l'humeur ou d'un trouble anxieux.
Le but de l'étude était de savoir si la prise d'antidépresseurs pendant la grossesse pouvait avoir des conséquences sur la future maman. Or, les résultats semblent montrer que cela ne serait pas sans risque. Pire : cela pourrait même provoquer des hémorragies pendant la période du post-partum, autrement dit entre le moment de la fin de la grossesse et le retour des premières règles après l'accouchement. En découleraient des conséquences particulièrement graves pour la mère.
À la veille de leur accouchement, 12 % des femmes de l'étude ont consommé des antidépresseurs de la classe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Dès lors, le risque d'hémorragie post-partum pour ces femmes a augmenté de 47 % par rapport à celles qui n'ont pas pris ces médicaments. Pour celles anxieuses mais n'étant pas sous ce genre d'antidépresseurs, le risque s'est relevé de + 2,8 %. Quant aux femmes enceintes prenant des antidépresseurs non ISRS, c'est-à-dire 1,4 % du panel, le risque s'est accru de 49 %. Des résultats qui ne sont pas à prendre à la légère lorsque l'on connaît la gravité d'une hémorragie post-partum. Rappelons que celle-ci peut survenir 2h après l'accouchement voire même jusqu'à 24h plus tard.
Des résultats à relativiser
Cependant, les chercheurs précisent que d'autres études doivent confirmer ces résultats. Et des facteurs comme les maladies psychiatriques graves, le tabagisme ou encore l'âge de la femme enceinte, doivent également être pris en compte. Reste toutefois que la consommation d'antidépresseurs pendant la grossesse serait sans risque pour le bébé.
Par ailleurs, en cas de dépression modérée, il existe des alternatives à la prise de psychotropes. L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) rappelle par exemple que les antidépresseurs tricycliques ou la fluoxétine peuvent être pris par une femme enceinte ou allaitant et qui connaît un état dépressif.
Sources : nouvelobs, terrafemina