Dans l'optique de financer les retraites, le gouvernement hésiterait actuellement à augmenter la contribution sociale généralisée (CSG). Selon les observateurs, une hausse importante permettrait en effet de venir en aide aux caisses de l'assurance maladie, dans le rouge. Problème : le portefeuille des ménages serait directement impacté par l'augmentation de la CSG. Le débat reste ouvert à Matignon.
L'éventuelle augmentation de la CSG, voilà un sujet ô combien sensible. Tandis que le gouvernement doit réunir un peu plus de six milliards d'euros pour faire revenir la branche retraite à l'équilibre d'ici 2020, ce dernier pourrait bien prochainement choisir de rehausser la contribution sociale généralisée, d'après Les Échos. Utilisé pour financer la protection sociale, cet impôt est prélevé sur la majorité des revenus.
Reste que ce projet controversé n'est pas illogique lorsque l'on sait que la CSG n'est autre que le second levier le plus rentable pour renflouer les caisses de l'État, derrière la TVA. Et à l'heure où l'augmentation de la TVA est d'ores et déjà actée, la meilleure solution semble être la CSG. On sait aujourd'hui qu'une augmentation de 0,1 % de cette dernière permet de générer par un effet mécanique pas moins de 1,2 milliard d'euros. Mais de combien faut-il la rehausser ? François Hollande et Jean-Marc Ayrault n'ont encore rien décidé.
Un levier particulièrement rentable, mais difficile à mettre en œuvre
Selon Les Échos, deux scénarios sont pour l'instant à l'étude. Le premier privilégierait une hausse limitée, de l'ordre de 0,2 à 0,3 %, ce qui aurait pour corollaire de rapporter 3,6 milliards d'euros aux retraites, contre les 6 recherchés par l'exécutif. Seconde option : relever la CSG de 0,5 % de façon, en plus des retraites, de renflouer les caisses de l'assurance maladie, qui s'apprête à dépasser les 10 milliards d'euros de dette, en 2013.
La limite d'un tel projet, qui n'est pas sans danger, est qu'une augmentation trop drastique de la CSG pourrait remettre en question la reprise de l'économie, sachant que la consommation des ménages en subirait les conséquences. Rappelons qu'une hausse de la CSG reviendrait à prélever 1,4 euro de plus chaque mois sur un petit salaire, et près de 15 euros sur le salaire d'une personne gagnant 3 000 euros brut par mois. Relativement limité, l'effet sur la consommation ne serait ainsi pas à négliger pour autant.
Il faudra toutefois patienter jusqu'à la fin du mois d'août ou jusqu'au début du mois de septembre pour connaître la décision des arbitrages de l'Élysée et de Matignon. La présentation de la réforme des retraites au Conseil des ministres est en effet prévue le 18 septembre.
Source : Les Échos