Le modèle français du logement social est la cible de critiques persistantes et de préjugés tenaces. Pourtant, la plupart de ceux qui y résident se disent finalement satisfaits de leur logement.
À Paris en particulier, une classe moyenne formée par de nombreuses personnes issues des professions intermédiaires et en situation de fragilité financière, continue de dénigrer l’offre des logements sociaux. Pourtant, c’est dans la capitale qu’elle est la plus intéressante. Dans le 19ème arrondissement par exemple, où le mètre carré mensuel privé à la location s’élève à 18 euros, il est facile de trouver des logements publics spacieux avec balcon à 11 euros le mètre carré.
Cependant, la mauvaise réputation des HLM persiste pour quelques raisons légitimes : les démarches administratives sont souvent perçues comme humiliantes par le foyer constituant le dossier de candidature. Pire : le délai d’attente peut aller de 3 à 8 ans, et 40 % des propositions sont refusées.
Néanmoins, les raisons de ce dénigrement sont parfois infondées. La localisation de ces logements par exemple, souvent situés dans le nord-est parisien, est snobée par une partie des demandeurs. Selon une enquête du Credoc, 60 % des sondés croient que la délinquance est très présente dans ces immeubles, et 39 % que le niveau des écoles à proximité est faible.
Les bailleurs sociaux s’efforcent de simplifier les procédures administratives en proposant des candidatures en ligne, et concurrencent ainsi les dossiers privés souvent trop complexes. Par ailleurs, la ville de Paris a récemment inversé sa logique d’attribution et cela fera peut-être bouger les lignes. Désormais, les demandeurs ne se voient plus imposer un toit mais sont libres d’émettre leurs vœux sur le site de Loc’Annonces, où des logements sociaux sont proposés.
Source : Le Monde