Les banques continuent de baisser leurs taux d'emprunt selon l'Agence nationale pour l'information sur le logement (Anil). Ce qui ne semble toutefois pas avoir de conséquence sur la production de crédit.
D'après le dernier "indicateur des taux" de l'Agence nationale pour l'information et le logement, les taux de crédit immobiliers sont toujours en baisse en cette fin de mois de novembre. Un mouvement qui dure depuis le printemps mais qui semble s'accentuer depuis quelques semaines. De fait, selon le document de l'Anil, l'ensemble des établissements bancaires étudiés (soit huit des principales banques françaises) ont revu leurs barèmes à la baisse au quatrième trimestre, contre cinq au troisième trimestre. À noter que le taux le plus bas sur 15 ans, proposé par Cetelem, est de 3,02 %.
Toutefois, ces récentes baisses en passe d'égaler le record du taux le plus bas jamais atteint, n'entraine pas de sursaut de production de crédit. Pire : les banques seraient toujours moins enclines à prêter. Pour rappel, une récente enquête publiée par Empruntis indique qu'un ménage doit désormais en moyenne gagner plus de 4 000 euros net par mois et bénéficier d'un apport personnel de 50 000 euros pour espérer voir son dossier validé par sa banque. À cela s'ajoute le constat du Crédit Logement qui met en lumière une production de crédits immobiliers en baisse de plus de 30 % au cours des neuf premiers mois de l'année en comparaison à la même période en 2011.
Alors que la majorité des Français souhaitant prochainement accéder à la propriété désespèrent, une étude menée par l'Université de Paris Ouest estime que la production de crédits immobiliers ne devrait pas générer plus de 115 milliards d'euros cette année (contre 160 milliards en 2011). Le record de 170 milliards d'euros de 2007 semble loin, tout comme les 120 milliards de 2009, date de la précédente grande crise du secteur. Pour couronner le tout, le gouffre entre les capacités d'emprunt des candidats à l'accession et les prix souhaités par les vendeurs est considérable. Raison pour laquelle le taux d'intérêt des crédits immobiliers n'est dorénavant plus un élément décisif pour les acheteurs.