Le congé parental serait bien uniquement une affaire de femmes si l’on en croit l’étude de l’INSEE. En effet, la parité n’y serait pas très forte: seulement 1 homme sur 9 réduit ou interrompt son activité professionnelle pendant au moins un mois. En général cela s’explique par une crainte pour sa carrière. Alors, si cette disparité homme-femme commence à devenir importante, le gouvernement compte bien y remédier avec une future réforme du congé parental.
Sans surprise, c’est la femme qui aurait tendance à interrompre le plus longtemps son activité professionnelle dans le couple, selon l’étude de l’INSEE sur les congés parentaux, dévoilée ce mardi 25 juin. Le père serait plus effacé dans cette implication, pour preuve : 98 % des hommes interrogés ne souhaitaient pas prendre de congé parental à temps plein contre 72 % des mamans.
Pour rappel, le congé maternité est de 16 semaines (6 en prénatal et 10 en postnatal) tandis que le congé paternité est de 11 jours. Et l’écart dans le couple est flagrant : 1 femme sur 2 arrête son activité professionnelle en dehors de ses congés contre 1 homme sur 9.
Un manque d’intérêt de la part des papas
Mais pourquoi de tels écarts au sein du couple ? Dans son étude, l’INSEE évoque d'abord comme cause, le fait de ne pas être intéressé par ce congé pour 46 % des hommes contre 15 % de femmes, tout simplement. Une seconde raison, avec laquelle les deux sont en accord, serait le montant de l’indemnité à laquelle ils ont le droit. Les indemnités reçues semblent trop faibles pour les deux parents, 22 % et 39 % pour les hommes et les femmes respectivement.
La carrière : cet obstacle au pouponnage paternel
Enfin la principale cause reste les répercussions sur la carrière. En général, les hommes sont inquiets pour la leur, pour preuve : 30 % admettent qu’ils se soucient avant tout de leur avenir professionnel s’ils s’engagent dans un congé paternité.
Prendre un temps de congé pour pouponner son jeune enfant causerait des problèmes dans la carrière d’un employé pour les deux parents (22 %), mais les hommes y sont plus sensibles. Ils ont des craintes pour leur rapport avec leur supérieur (9 %), que cela ne soit un frein pour une probable promotion (6 %) ou encore par la peur de la perte de l’emploi (6 %).
La carrière joue aussi sur mesdames, celles qui sont les plus diplômées (diplôme supérieur à Bac + 2) sont sensiblement moins enclines à prendre un congé. En revanche, plus elles ont d’enfants, plus elles ont de chance de prendre des congés : 28 % des mères s’arrêtent pour un premier enfant, 40 % pour le second et enfin 55 % pour le troisième.
Un congé parental de 6 mois obligatoire pour les papas ?
Pourtant ce schéma peu égalitaire dans le couple risque de changer dans les mois qui suivent. Au début du mois de juin, le gouvernement a annoncé une réforme du congé parental afin d’effacer ces écarts et d’améliorer le partage entre la mère et le père. Pour le ministère des droits des femmes, cela doit se dérouler par la mise en place d’un congé obligatoire pour les hommes.
Le 3 juillet prochain, un projet de loi sera donc examiné. Il compte rééquilibrer le partage des congés dans le couple en instaurant six mois obligatoires afin d’inciter les pères à en prendre. L’incitation viendrait de la prestation. En effet, d’après Les Echos, alors qu'aujourd’hui l’indemnité de ce congé peut être versée pendant trois ans maximum, après cette réforme, elle pourrait être réduite à deux ans et demi, les six mois supplémentaires devront alors être pris par un autre parent, période pendant laquelle la prestation sera alors bonifiée.
Sources : Insee.fr ; Les Echos et Europe 1