Même si les Français considèrent pour la plupart que le principe de l'impôt est juste, ces derniers déplorent en grande majorité leur somme souvent trop élevée, d'après un sondage Ipsos Public Affairs diffusé ce lundi.
Selon une étude d'opinion Ipsos Public Affairs rendue publique lundi 14 octobre par Le Monde, BFMTV et la Revue française des finances publiques, les Français sont nombreux à juger qu'ils paient trop d'impôts. Si 57 % d'entre eux considèrent que le fait de payer des impôts est un acte citoyen contribuant à l'effort collectif au service de l'intérêt général, 43 % des sondés ne voient pas d'acte citoyen dans l'acquittement de l'impôt. Par ailleurs, 25 % de ces derniers rejettent totalement cette méthode.
Pour autant, d'après le sondage, un certain nombre de sources d'imposition sont mieux tolérées que d'autres : c'est le cas de l'impôt sur la fortune (ISF), que 83 % des personnes interrogées trouvent justifié, de l'impôt sur les sociétés, accepté à 77 %, de l'impôt sur le revenu (76 %) et des taxes sur l'alcool et le tabac (74 %). À l'inverse, certains prélèvements sont mal vus voire perçus comme illégitimes, comme la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE, anciennement TIPP), redoutée par 56 % des sondés, la CSG (62 %) et les droits de succession (80 %).
74 % estiment ne pas retirer d'avantages de ce système
Bien que la majorité des Français comprennent bien le principe des impôts et sa nécessité, 72 % d'entre eux jugent qu'ils sont trop importants et lourds pour le budget des classes moyennes. Par ailleurs, 74 % estiment ne pas retirer d'avantages de ce système. En somme, souligne Ipsos, les Français voient ce qu'ils paient mais pas ce que cela leur apporte en pratique.
À noter que les Français jugent la droite et la gauche aussi responsables l'une que l'autre : 78 % des Français regrettent ainsi que les impôts augmentent de façon régulière depuis 20 ans, et ce quel que soit le gouvernement au pouvoir.
La politique fiscale est quant à elle jugée injuste par 79 % et pas efficace pour résorber la dette et les déficits par 80 % des Français. De même, 85 % d'entre eux doutent de la pause fiscale annoncée pour 2015.
L'exil fiscal, bien vu par les jeunes
Si l'exil fiscal est désapprouvé par 55 % des Français, 45 % le comprennent, de même que 59 % des 18-24 ans.
Cette étude Ipsos a été menée du 7 au 10 octobre 2013 auprès d'un échantillon 967 personnes représentatives de la population française, interrogées par internet grâce à la méthode des quotas.