Le dernier rapport de l’UFC Que Choisir au sujet de la répartition de l’électricité en France est plutôt alarmant. L’association de défense des consommateurs dénonce une inégale répartition de l’électricité en France. En effet, les écarts de durées de coupures entre régions vont de 20 à 195 minutes par an. L’étude remet en cause les faibles investissements consacrés à la qualité du réseau mais également aux mécanismes incitatifs jugés inefficaces.
Dans son étude publiée récemment, l’UFC Que Choisir fait un constat alarmant de la répartition de l’électricité en France.
Pourtant, les résultats concernant la durée moyenne des coupures d’électricité sont meilleurs. De 2002 à 2009, ils avaient subi une forte hausse de 50 à 200 minutes. En 2011, l’UFC Que Choisir constate qu’ils ont diminué jusqu’à 73 minutes.
Une France coupée en deux
Mais le président de l’UFC Que Choisir qualifie cette baisse de "trompe l’œil", il pousse la sonnette d’alarme concernant les disparités entre départements. On constate ainsi que les écarts vont de un à dix entre le département le mieux et le moins bien loti. Paris obtient donc seulement 20 minutes de coupures de courant annuel contre 195 minutes dans le Morbihan. Cette carte des disparités est visible sur le site de l'UFC Que Choisir.
L’UFC Que Choisir souligne également la dégradation de la qualité du réseau pour une quinzaine de régions au cours des quatre dernières années dont le Morbihan, la Charente-Maritime et la Loire Atlantique.
Un sous-investissement
Pour l’UFC Que Choisir, la cause de ces coupures régulières provient d’un vieillissement prématuré des installations du à un mauvais investissement d’ERDF, une sous société d’EDF qui gère les lignes hautes et basses tensions des régions.
Ainsi entre 1992 et 2004, on constatait une diminution de 50 % de la somme consacrée pour améliorer la qualité du réseau. De plus, l’année dernière ERDF a seulement investi 826 millions d’euros, un chiffre jugé insuffisant puisque la cour des Comptes estimait qu’il faudrait au moins investir 2 milliards d’euros par an d’ici 2020.
L’association s’étonne du montant puisque les consommateurs paient 1,9 milliards d’euros pour la taxe de consommation de l’électricité finale. Elle s’interroge sur l’utilisation de cette taxe au sein du réseau électrique.
Un mécanisme incitatif à revoir
Ce sous-investissement s’expliquerait par des mécanismes faiblement incitatifs selon l’UFC Que Choisir. En effet, le système incitatif de bonus-malus du CRE (Commission de Régulation de l’Energie) ne prend pas en compte les disparités au sein du territoire. Il se base uniquement sur une moyenne nationale du temps de coupure. L’indemnisation concernant les coupures n’est donc pas suffisamment incitative compte tenu de ce critère.
Afin d'améliorer la qualité du réseau électrique, l’association demande donc à l’ERDF une meilleure transparence des informations diffusées et un meilleur mécanisme incitatif.
Après cet avis, l’ERDF, qui s’occupe de 95 % de la distribution d’électricité sur le territoire français, a réagi en déclarant que ses investissements avaient augmenté depuis trois ans et que le temps moyen de coupure était stable. Par ailleurs, elle souhaitait rappeler que la Cour des comptes la considérait comme le distributeur électrique le plus performant au sujet des… coupures. Mais comme le relate la Tribune, la Cour avait également ajouté qu’il y’aurait une augmentation du besoin d’investissement dans les années à venir pour un maintien et une modernisation du réseau électrique.
Sources : Le Parisien ; La Tribune ; Quechoisir