Les membres du Sénat ont voulu interdire le bisphénol A (BPA) dès le 1er juillet 2015. Les députés ont eux raccourci le 28 novembre dernier ce délai au 1er janvier 2015. Les industriels et les sénateurs jugent cette période trop courte pour trouver un substitut.
Le BPA est un produit chimique qui sert entre autres dans la fabrication de contenants alimentaires. Il est fortement utilisé pour ses propriétés de conservation. Considéré comme un perturbateur endocrinien, il peut avoir de graves conséquences sur la santé des familles. Il avait déjà été interdit dans la fabrication des biberons en 2010.
Plus personne aujourd’hui ne doute de sa nocivité, mais la date effective de sa prohibition reste un objet de débat. En ce qui concerne la petite enfance et les produits alimentaires qui leur sont destinés, sénateurs et députés s’étaient accordés sur une entrée en vigueur dès la promulgation de la loi en 2013. La date à laquelle fixer l’interdiction définitive divise. Surtout quand les industriels expliquent ne pas pouvoir trouver de substitut avant 2016.
Un substitut qui se fait désirer
Le problème n’est donc pas la reconnaissance du danger potentiel que représente le BPA, mais concerne l’alternative à lui trouver. Depuis deux à trois ans, de nombreux industriels du secteur alimentaire lui cherchent un remplaçant. Son rôle dans la fabrication de contenants alimentaires pose problème. Il sert à la fabrication du vernis expoxy, "barrière" entre les aliments et le métal, dans les boîtes de conserve par exemple.
Sa compatibilité avec tout type d’aliments explique les difficultés à lui trouver un substitut. Le polypropylène peut facilement se substituer au polycarbonate comme plastique, mais les industriels vont devoir redoubler d’efforts dans leurs recherches d’un autre isolant alimentaire pour tenir les délais qu’imposent pour l’instant le Gouvernement.